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Une critique psychiatrique de “Pulsions” (“Dressed to Kill”) de Brian De Palma

Tordre le cou à des pathologies psychiatriques fantasmées par les scénaristes

Cette analyse ne prétend pas juger de la qualité artistique du film-phare de Brian De Palma, ni même de dénoncer l’invraisemblance de son récit, mais bien plutôt de permettre un recadrage en ce qui concerne ce qui existe vraiment et ce qui n’existe pas dans le monde réel, en termes de maladies psychiatriques, à l’occasion de la réédition et de la projection de Pulsions au Grand Action de la rue des Ecoles (75005 Paris).

Lors de la scène du coup de feu, durant laquelle le psychiatre, le Dr Elliott, est démasqué comme étant la femme blonde responsable du meurtre de Kate Miller, on ne peut ressentir qu’une grande déception. Non pas que cette issue eût été trop impromptue. La douce incrédulité du Dr Levy ou le fait que la “blonde” soit vue sortant du cabinet du Dr Elliott alors que celui-ci tentait sans succès de la voir en rendez-vous préparaient à ce dénouement : Bobbi et le Dr Elliott sont une seule et même personne, à la manière de Dr Jekyll et Mr Hyde, sans que Elliott ne se rende compte que cette autre personnalité n’est pas un tiers, mais est en lui-même. La déception tient du fait que le spectateur averti aux réalités médicales l’avait pressenti, mais ne voulait pas croire que cela pût réellement s’achever de la sorte : la corde est grossière, abondamment usitée par la littérature depuis Stevenson, et surtout à cent mille lieues d’une quelconque réalité clinique.

Ainsi, sans jugement de valeur aucun, brisons une fois pour toutes le miroir déformant que constitue une mauvaise compréhension par le public de certaines maladies psychiatriques, comme la schizophrénie, la psychopathie, la perversité et le travestisme, dont abusent tout en les renforçant les artisans du récit, i.e. les romanciers et les scénaristes. La psychose du Dr Elliott, dont le délire meurtrier est l’expression et le témoin, mêle une multitude de pathologies tout en ne présentant pas certains des aspects les plus typiques de celles-ci, formant un agrégat qui n’a pas de résonances réelles. Cet agrégat se fonde sur une compréhension étymologique, mais ne correspondant en rien à son sens médical, de la schizophrénie (skizein et phrenos, “esprit séparé, coupé en deux”), qui serait alors un dédoublement de la personnalité, que le Dr Pommereau, dans son Dictionnaire de la folie (Albin Michel, 1995), définit comme une “coexistence ou alternance chez un sujet de deux facettes mentales, l’une normale et adaptée, l’autre pathologique“, tout classant ce concept comme non-psychiatrique, mais exclusivement “familier“.

Si le schizophrène peut présenter une “rupture de l’unité psychique“, celui-ci ne peut pas alterner, au cours de son délire, différentes “personnalités“, qui se succèdent dans une relative ignorance de la seconde (une sorte d’amnésie des actions de son autre personnalité) à un rythme très rapide. Même si l’on supposait que le Dr Elliott passe d’un état non-délirant, quand il exerce comme médecin et mène ses recherches sur le meurtre de sa patiente Kate Miller, à une personnalité plus ou moins mégalomaniaque par une bouffée délirante soudaine, sa capacité de rétablissement après un épisode délirant et ses risques de nouvelles décompensations psychotiques sont éblouissants de célérité ! Choc affectif (i.e. une attirance sexuelle et une érection dans le cas qui nous occupe) et boum !, le respectable psychiatre met une perruque et sort son rasoir assassin ! Deux heures plus tard le médecin est à son bureau, et se creuse la tête pour essayer de retrouver Bobbi, le transsexuel meurtrier qui est autre que lui-même.

Si l’on analyse la métamorphose ponctuelle du Dr Elliott en Bobbi en épisodes délirants successifs plutôt qu’en un délire où alternent deux personnalités (car ça n’existe pas), on est confronté au problème de la très grande cohérence du comportement de Bobbi qui tue de sang froid Kate Miller après l’avoir suivie toute une journée, poursuit sur plusieurs jours Liz Blake, et suit le dessein systématique et rationnel de tuer celles qui excitent sexuellement sa part masculine (i.e. le Dr Elliott). Ce point est contraire à la définition la plus rudimentaire de la schizophrénie, car la dislocation de la pensée se caractérise par l’incohérence, l’ambivalence, la discordance. De même la psychopathie se définit certes par l’intolérance aux frustrations (désir hétérosexuel d’une personne se définissant comme femme dans un corps d’homme ?) et l’absence de sentiment de culpabilité, mais aussi par l’instabilité, l’impulsivité, le repli sur soi, l’inadaptation sociale. La personnalité définie par De Palma fait davantage appel à une compréhension schématique et mal digérée des concepts freudiens de conflit intérieur Es/Ãœber Ich, Masculinité/Féminité, Pulsions/Sociogénèse qu’à des pathologies médicales existantes.

Bien plutôt, Bobbi semble par de nombreux aspects avoir une personnalité perverse, c’est à dire une “tendance à faire du mal intentionnellement, à manipuler délibérément autrui ou à commettre des actes immoraux en toute connaissance de cause” (Xavier Pommerau), actes qui s’accompagnent d’une jouissance sur le moment (taillader au rasoir une victime à mille endroits durant plusieurs minutes en savourant l’horreur dont la victime fait montre de se voir la paume tranchée), mais aussi dans la narration de leur récit (Bobbi au Dr Elliott via le répondeur téléphonique). L’acte est rationnel, répété, calculé. Cette perversité serait de plus non incompatible avec le travestisme de Bobbi, et sa démarche manipulatoire auprès du Dr Levy. Bref, un cas psychiatrique très réel… si l’histoire du délire de dédoublement de la personnalité ne s’y surajoutait pas en dénouement. Outre tout ce qui a déjà été dit, rares sont les délires pervers, car un délire se décrit comme la perte du rapport normal à la réalité avec des convictions contraires à celle-ci : un pervers est de plein pied dans la réalité. Un délirant psychotique ne fait généralement pas le mal pour le mal : rappelez-vous ce jeune homme qui a décapité deux infirmières il y a quelques années, qui croyait seulement qu’il était un samouraï et qu’il tuait un gros serpent. Rien de pervers, de sadique, ni même de mal intentionné là-dedans.

Le film Pulsions fait donc l’erreur de combiner un sadisme à la manière du bien plus récent Silence des Agneaux, et un délire psychotique paranoïaque de jalousie, à la Psychose, extensivement cité par De Palma. L’agrégat pathologique se veut spectaculaire, excessif, contrasté, mystérieux. Mais pour peu que l’on anticipe l’intrigue et que l’on ait quelques bases en psychiatrie, le tout sonne malheureusement faux. Le pied-de-nez final, par la découverte du fameux “dédoublement“, détruit une intrigue psychologique saisissante et cohérente, en la simplifiant en une caricature grimaçante et réchauffée. Bien heureusement, le songe en postlude de Liz Blake, qui franchit un pas de plus dans l’excès et le fantasme du milieu psychiatrique, fait paradoxalement retomber l’excès caricatural du dénouement par cet aveu simple : ce songe était bien un fantasme, c’était en effet n’importe quoi. Puisse ce très beau film n’être qu’un songe, car on peut tout pardonner à l’imagination.

Timothée Jouan-Ligné

                                                                                

Pour en juger par vous-mêmes :

Dictionnaire de la folie du Dr Xavier Pommereau, éditions Albin Michel, 1995.

Pulsions (Dressed to Kill, 1980) de Brian De Palma au Grand Action, 5 rue des Écoles, Paris 5e.

6 Commentaires

  • Posté le 6 August 2012 à 21:56 | Permalien

    Bravo ! Si vous pouviez, dans la foulée, démonter tous les films qui mettent en scène un psy…

  • Posté le 7 August 2012 à 20:15 | Permalien

    Tu dois être jeune, mais déjà très ennuyeux.
    J’ai failli piquer du nez en te lisant.
    Étudiant en psycho j’imagine.
    Outre le prétexte d’un film qui ne te sert qu’à étaler maladroitement ce que tu as appris cette année, tu fais totalement abstraction du cinéma dans un article qui prend pour fondation…un film.
    Si tu avais vu ce petit film qui s’appelle Psycho, d’un petit réalisateur qui s’appelle Alfred Hitchcock, cela aurait pu t’aider dans ton raisonnement, mais surtout atténuer ta “déception” à propos d’un film que tu ne prétends pas juger au départ de ton article.
    (Mais que tu malmènes tout le long de ton texte.)
    Je doute, même si tu le cites, que tu ne l’ai vu, mais ce dont je ne doutes pas c’est que tu sois tombé dans le panneau Hitchcock/De Palma comme la plupart des critiques depuis 30 ans.
    Et cela t’aurait évité de mentionner Dr Jekyll & Mr Hyde, qui ne traite en aucune manière de pathologie clinique, mais de la part de mal qui existe en chacun de nous. (Hyde = Hide)
    Mais le plus terrifiant dans tout ça, c’est ta volonté de nous éclairer sur ce qui existe et n’existe pas dans le monde réel.
    Mec, on s’en fout. On est au cinéma, là.
    Ton monde réel on en veut pas.

  • Posté le 7 August 2012 à 22:18 | Permalien

    Je pense qu’il faut que tu gardes à l’esprit le titre de l’article, ainsi que son introduction : il s’agit d’une critique “psychiatrique” qui “ne prétend pas juger de la qualité artistique du film” mais a pour seul but celui de souligner, à travers l’exemple de ce film mythique, le décalage qu’il existe entre la perception que l’on a des maladies psychiatriques via le cinéma et ce qu’elles sont dans la réalité. Or il me semble que ta critique (quand tu dis “On est au cinéma, là. Ton monde réel on en veut pas”) se focalise sur le fait que l’auteur de l’article sort les faits de leur contexte cinématographique, alors que c’est bien là toute l’idée de ce papier : confronter les grands mythes psychiatriques créés par le cinéma américain à une réalité clinique beaucoup moins romanesque. Alors oui cet exercice de “dissection”, que nous assumons totalement, enlève indéniablement du charme à l’oeuvre, mais il nous semble que cela constitue un angle d’attaque intéressant et original.
    Enfin, le style de l’auteur, que tu critiques, nous a au contraire semblé dynamique et maitrisé. Nous ne l’aurions, dans le cas contraire, bien évidemment pas publié.
    Mais nous te remercions de ta critique et j’espère que tu trouveras notre réponse constructive.
    Paul G.
    P.S. Nous avons aussi invité l’auteur de l’article à te répondre.

  • Posté le 8 August 2012 à 10:08 | Permalien

    Je vous remercie de votre réponse, mais, et je suis sur que vous me pardonnerez, je ne suis toujours pas d’accord avec votre analyse, que je ne trouve pas très objective.
    Néanmoins, je trouve ce débat très intéressant, c’est pour cette raison que je me permets de m’expliquer.
    J’ai bien lu le titre de l’article ainsi que l’intention de l’auteur.
    Mais, ayant arrêté de lire Libératon il y a quelques années, je préfère m’intéresser au contenu d’un papier plutôt qu’à un titre, certes fort, mais bien souvent trompeur.
    Je m’explique : l’auteur ne prétend pas juger de la qualité d’un film, mais bien de le voir à travers le prisme psychiatrique. (L’intention, est à mon sens inutile et très française, j’y reviendrais plus bas.)
    Tout d’abord, j’ai relevé plusieurs passages qui, à mon sens, correspondent à ce qu’on appelle un jugement artistique.
    Dès le début de l’article, nous avons droit à :
    “ni même de dénoncer l’invraisemblance de son récit” (pour moi, il s’agit d’une affirmation par la négation.)
    Puis, plus bas, :
    “Lors de la scène du coup de feu, durant laquelle le psychiatre, le Dr Elliott, est démasqué comme étant la femme blonde responsable du meurtre de Kate Miller, on ne peut ressentir qu’une grande déception.”
    (la déception, est bien à mon sens, un jugement de valeur)
    En revanche, les passages suivants, (à part quelques petits pics dissimulés) correspondent en effet à l’intention initiale, je suis d’accord avec vous sur ce point.
    Comme je le disais plus haut, plus que le jugement de valeur, c’est l’intention de base qui me gêne.
    Je commencerais par une question : allez-vous, dans un prochain article, demander à un chercheur de la NASA s’il trouve vraisemblable l’arrivée d’E.T. sur terre ?
    Ou bien, demander à un archéologue, si l’arche d’alliance existe effectivement ?
    Pour moi, ce vieux débat est stérile.
    Cela me rappelle cette époque où l’on reprochait aux héros de John Woo de tirer plus de balles que le chargeur d’un .45 ne contenait dans A better Tomorrow.
    L’art du scénario, est un art de la concentration et de la caricature (dans le bon sens du terme).
    “caricature grimaçante et réchauffée” pour reprendre les mots de l’auteur qui l’interprète une fois de plus négativement, et en étant assez agressif dans le choix de ses mots…
    Un film dure en moyenne 1h40, et il est bien entendu impossible de tout y mettre.
    C’est pour ça, que lorsque on adapte un roman, plusieurs personnages sont concentrés en un par exemple.
    Et bien entendu, des raccourcis sont effectués, afin de développer un intrigue efficace.
    Mais surtout, un film est tout, sauf une démonstration scientifique.
    Il n’y a donc pas lieu de “tordre le cou” à quoi que ce soit.
    Un film, est par définition, une entorse à la réalité.
    N’oublions qu”il ne s’agit que d’images projetées sur un drap blanc.
    De plus, l’Amérique, et Hollywood, ont une appréciation de la psychiatrie diamétralement opposée à la notre, européens.
    On peut bien entendu ne pas être d’accord, mais on se doit de la respecter.
    Mais, l’auteur a, pour moi, tout résumé dans la dernière phrase de son article :
    “Puisse ce très beau film n’être qu’un songe, car on peut tout pardonner à l’imagination.”
    C’est bien ça, un film est un songe, il a tout compris.
    Mais encore une fois, que vient faire cette notion de pardon ?
    Je ne comprends pas.
    Pour finir, je vous renvoie au premier commentaire :
    “Bravo ! Si vous pouviez, dans la foulée, démonter tous les films qui mettent en scène un psy…”
    “Démonter les films”
    Suis-je le seul à avoir mal compris ?

  • Posté le 8 August 2012 à 21:43 | Permalien

    Cher Monsieur,

    Je suis certes flatté de l’intérêt que vous portez à cet article et au temps que vous vous sentez obligé d’investir à y confronter vos remarques, mais je suis avant tout peiné de la minutie avec laquelle vous faites le procès de mes intentions, non seulement maladroites, mais coupables à vos yeux. Que voulez-vous que je réponde à des attaques qui jamais ne s’opposent ou ne discutent mes arguments (que pourtant vous accusez de mal digérés et de non-objectifs), sinon de vous demander pardon ? Car vous menez bien un procès d’intentions : ceci n’est pas un débat, et j’aurais mille fois préféré que vous confondiez mon analyse et moi avec en en discutant la substance. C’est bien vous, et non moi, qui introduisez les notions de jugement, de condamnation et de pardon, en témoignent les attaques personnelles que vous m’adressez.

    Pour répondre brièvement sur l’article en lui-même, car cela n’est pas ce qui vous intéresse le plus, je vous répondrais que l’évocation du roman de Stevenson ne prétendait pas l’attaquer mais davantage en déplorer la mauvaise interprétation par le grand public, ce qui a suscité un imaginaire commun sur le mythe de la “double personnalité”, dommageable, car exacerbant un fantasme et une peur irréelle du schizophrène. Pour ce qui est du film Psychose, que vous m’accusez de ne pas avoir vu, votre désaccord n’a pas le mérite d’être très clair. Je peux seulement vous dire que je ne compare pas ces deux oeuvres dans la mesure où la psychose décrite par Hitchcock, quant à elle, relève bien de la pathologie clinique, sans trop de fard ni exagération.

    Concentrons-nous sur l’intention, mon intention, puisque vous la réprouvez. Je ne suis pas critique de cinéma (pas plus qu’étudiant en psycho) et je ne prétends pas l’être : je n’ai donc pas cherché à critiquer le film en tant qu’oeuvre d’art cinématographique, mais j’ai fait la critique de son récit. Vous me reprochez alors que cela est vain, gratuit et même stérile que de confronter une oeuvre à la pierre de touche de la réalité. Si seulement rien n’était réel dans un film… Au contraire, tout prétend avoir une résonance avec le réel, car si le spectateur n’engage pas son expérience, ses croyances et même son identité dans la perception et la compréhension du film, tout comme vous, il piquera du nez. Ceux qui piquent du nez sont ceux qui ne sont pas touchés, et s’ils ne sont pas touchés, c’est qu’ils ne comprennent pas. Mais dans ce cas, il ne faut s’en prendre qu’à celui qui n’a pas su se faire comprendre (dans le cas du présent article, vous ne pouvez donc que vous en prendre à moi si vous n’avez pas compris). En prenant trop de liberté avec la réalité, en la maniant et en la dénaturant trop, vous perdez votre force de frappe, votre capacité à intéresser. Rien n’a besoin d’être vrai, pour peu que cela soit vraisemblable, qu’il y ait un récit qui rattache habilement la fiction à la réalité vécue (cela vaut même pour la science-fiction, qui ne fait jamais l’économie de ce récit-lien explicatif). En inventant un cas clinique hors de toute réalité médicale, De Palma a pris le risque de perdre l’intérêt de son spectateur. C’est ainsi que, pour moi, le dénouement sonne faux, ce qui explique les jugements de valeur que vous vous êtes fait une joie de dénombrer, citer, accuser, bien que vous en reconnaissiez la rareté.

    Alors, me répondrez-vous, pourquoi enlever l’illusion du vraisemblable à tous les spectateurs qui y croyaient sans tiquer ? Pourquoi leur interdire un fantasme bien ancré dans leur esprit et dont De Palma a pincé la corde pour mieux les toucher ? Ainsi que je l’ai dit en exergue, mon objectif n’était pas de prouver une invraisemblance, de démonter un film en l’accusant de trahir le monde réel. Mon objectif était de préciser l’existant, car si on peut bien se moquer de savoir combien un revolver contient de cartouches dans notre société, et accepter que tout le monde l’ignore, c’est bien autre chose des affections psychiatriques. Non seulement le premier fait est secondaire, et le second noue toute l’intrigue d’un film ; mais ce qui importe bien davantage, c’est qu’à force de vivifier une vision fantasmée de la folie, on la craint, on en fait une chose si angoissante et si menaçante que l’on finit par exclure ceux que l’on juge aliénés par elle. Des images fictives de la folie telles que le dédoublement furieux et meurtrier de la personnalité sont un danger social, car elles véhiculent des mentalités et des réactions qui elles sont bien réelles. Vous vous “foutez” de “mon” monde réel : que vous le vouliez ou non, et malgré toute la haine que vous faites peser sur ma tête, ce monde réel est aussi le vôtre. Mon article ne visait donc ni le jugement de valeur, ni le réquisitoire, mais l’information, la mise en garde. Le citoyen lambda ne connaît rien en psychiatrie : développer sa compréhension sur ce point est pour moi une tâche qui me tient à coeur et que j’accomplis à mon modeste niveau. Ce film n’était, avant-hier, que le prétexte pour, si vous voulez, éduquer.

    Non, un film n’est pas un songe. On fait confiance à un film, on s’en instruit, on se laisse émouvoir. Vous croyez que tous peuvent conserver une distance, celle du critique cinématographique que je ne prétends pas être, qui juge derrière une grille d’analyse. Mais un film, comme toute oeuvre d’art, est un instrument qui peut être dangereux : sa beauté même persuade et remporte une involontaire et inconsciente adhésion. L’art possède une intense capacité d’influence : j’ai estimé que celle-ci avait dans ce film sa dangerosité.

  • Posté le 8 August 2012 à 22:05 | Permalien

    Vous ne répondez pas à mes questions.
    Vous me noyez sous les mots et les formules.
    Cela vous dérange que je passe du temps à exprimer mon point de vue.
    Les gens qui ne sont pas touchés sont ceux qui ne comprennent pas.
    Donc si je vous suis, si pour vous le dénouement sonne faux, s’il ne vous touche pas, c’est que vous ne comprenez pas ?
    “De Palma a pris le risque de perdre l’intérêt de son spectateur”
    Il sera content de l’apprendre, lui qui est un de nos plus grands réalisateurs.
    Vous voulez éduquer.
    Vous voulez informer.
    Vous voulez mettre en garde.
    Un film n’est pas un songe.
    Un film est dangereux.

    Jean-François, c’est toi ? Jean-François Copé ?