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Playlist PdC #12 : François Brétéché

Photographe, réalisateur (déjà plusieurs pubs et clips à son actif), acoquiné depuis peu avec le groupe The Popopopops et bidouilleur de synthés au sein de son projet The Flying Macflurry Experience, François Brétéché est une de ces personnalités éclectiques qui, chez Profondeur de champs, nous passionnent. Pour cette playlist, il revisite des grands classiques et nous fait découvrir ses petites pépites secrètes. Tendons l’oreille avec attention.

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1/ Radiohead – Everything in its right place

Je me souviens de la première fois que j’ai entendu ce morceau, comme si c’était hier. Je devais avoir dix ans, et le CD traînait dans la chambre de mon frère, ou j’allais regarder DBZ en cachette. Un jour m’est venue l’envie de l’écouter, peut-être parce que la pochette m’intriguait, je ne sais plus. Enfin bref, je me souviens surtout de l’instant ou je l’insère dans le lecteur et que j’appuie sur play. Une énorme claque. Mais vraiment, énormissime, genre “prends-toi ça dans la gueule gamin !”. Je pense que c’est l’album qui a le meilleur démarrage de tous les temps.

2/ Boards Of Canada – 5/9/78

C’est à peu près pareil. Quand mes frères étaient ados, ils écoutaient pas mal de musique électronique. Surtout de la techno un peu ringarde, il faut avouer. Cela dit, j’entretiens un rapport très particulier avec la musique de Boards Of Canada, parce que j’ai découvert ça hyper jeune. Quand ton cerveau n’est pas encore bien formé, tu perçois les informations de manière différente, t’es beaucoup plus sensible, tout est amplifié, toutes ces sensations se gravent en toi, et c’est assez magique quand elles ressurgissent, des années, des décennies plus tard. Boards of Canada, c’est comme une photo jaunie de mon enfance.

3/ Sinoia Caves – Naro Way

Si jamais je devais faire un film sur ma vie, cet album serait sans doute la B.O. Enfin bon, pour l’instant, la B.O de ma vie, ça ressemble plutôt à du Natasha St-Pier, ça n’a pas vraiment d’intérêt. D’ailleurs, Sinoia Caves (Jeremy Schmidt) a fait la musique d’un film qui s’appelle Beyond The Black Rainbow, film qui casse pas des briques mais qui vaut le détour, rien que pour la bande son.

4/ Paavoharju – Kirkonväki

Groupe finlandais assez obscur que j’ai découvert récemment. Je réalise d’ailleurs un clip sur un de leurs morceaux, Ursulan Uni. Ce sont des gens très gentils, et assez marrants, contrairement aux apparences. Je ne saurais décrire leur musique avec suffisamment de justesse. Le mieux c’est encore de les écouter.

5/ Emeralds – Disappearing Ink

C’est un morceau que j’écoute souvent pour m’endormir. Il me donne la sensation d’être emporté, au large, de flotter, inerte, au rythme des vagues, et de gentiment me noyer. Ça peut sembler atroce dit comme ça mais en réalité c’est plutôt cool.

6/ Bell Orchestre – Water / Light/ Shifts (Tim Hecker Remix)

Bell Orchestre, c’est un groupe composé de plusieurs membres d’Arcade Fire, dont je suis un fanboy assumé. Le morceau original est excellent, mélancolique à souhait, comme un après midi de février qu’on passe chez soi, cerné par le brouillard. Y’a du glockenspiel, et le glockenspiel c’est vraiment chouette. Étant également un grand fan de Tim Hecker, j’ai tout de suite adhéré à ce remix, je trouve qu’il a su magnifier le morceau, lui donner une dimension inédite.

7/ Oneohtrix Point Never – Power of Persuasion (http://vimeo.com/33182909)

Daniel Lopatin est un génie. Il explore des thématiques intéressantes et les retranscrit en musique avec précision. Cet album est une espèce de collage de bandes-son de publicités de l’époque. Un truc super aliénant, noir, et profondément dérangeant. Le miroir de l’enfance.

8/ Earth & Fire – Memories

Ce n’est pas de la disco mais plutôt un groupe flamand de rock prog qui est vite tombé dans l’oubli, malheureusement. Il y a une beauté dans ce son, qu’on ne retrouve nulle part ailleurs, un cri de désespoir assez touchant je trouve.

9/ Mike Oldfield – Incantations

Mike Oldfield, un vrai génie comme on en fait plus. Autiste, parano, sociopathe, exilé dans sa cabane en Ecosse, les anecdotes concernant l’enregistrement de ce disque sont assez troublantes. Ça n’a pas pris une ride, bon, c’est vrai que c’est un peu cheesy sur certains passages, mais c’est tellement mieux que toutes les merdes qu’il a pu sortir par la suite. Je pense surtout à son dernier, Tubular Beats, version “guettaisée” de son plus célèbre album, qui est pour le coup, VRAIMENT en trop dans sa discographie.

10/ Groundislava – TV dream

C’est le son de l’enfance, la nostalgie de l’analogique, le LaserDisc et les chaussures fluos. Un peu dans le style de Com Truise.

Retrouvez The Flying Macflurry Experience sur Bandcamp.

Rémy Pousse-Vaillant