PROFONDEURCHAMPS

1Q+ 1Q= 0,9q

Doha dans l’oeil (épisode VII)

Lire épisode VI

Dans la plus grande partie du monde civilisé, il est admis que les mariages consanguins favorisent le développement des maladies génétiques. À part Christine Boutin, plus personne n’envisage d’épouser son cousin. Ceci étant dit, nous ne sommes pas en mesure de vérifier si le cousin de Christine Boutin avait été drogué avant de passer à la mairie.

[caption id="attachment_4637" align="aligncenter" width="560"]Souq Waqif, Doha - © Bonjour Qatar Souq Waqif, Doha – © Bonjour Qatar[/caption]

Le Qatar peut s’enorgueillir d’un record, pas celui du plus grand nombre d’accidents provoqués par des Toyota Land Cruiser (c’est de notoriété internationale désormais), non, celui du plus grand pourcentage de mariages consanguins, aux alentours de 54% de la population des qataris. Les médecins compétents ont beau expliquer que de tels mariages multiplient le risque de malformations par 2,5, les qataris n’en ont cure et s’en remettent à Dieu (Inch’Allah). L’un d’entre eux aurait même répondu qu’il ferait 2,5 fois plus de prières…

Il faut rappeler que, d’après les chercheurs, les enfants de parents consanguins voient leur QI baisser de 10 points en moyenne. Il y a donc de grandes chances qu’à la dixième génération d’union consanguine, le pauvre petit se retrouve avec le QI d’une palourde qui, outre ses indiscutables qualités gustatives (notamment accompagnée d’un plat de spaghettis) n’a jamais démontré une forte aptitude aux études.

Alors, marions-nous ma cousine ! Il paraît que cela facilite les négociations pré-mariage et maintient le patrimoine dans la même lignée. La puissance et l’homogénéité du clan sont préservées. L’honneur est sauf… Et les enfants malformés ? Ils doivent les cacher, comme les vieux, qu’on ne voit guère plus dans les rues de Doha.

Le Qatar n’a pourtant pas démérité. Il y a quelques mois, dans sa formidable émission Doha Debates, Tim Sebastian invitait le généticien israélien Ohad Birk pour parler des problèmes causés par la consanguinité et encourager les familles à la vigilance. Passée la surprise qu’un expert israélien ait pu obtenir un visa et participer à une émission de télévision au Qatar (un évènement en soi), le public se rallia aux explications du scientifique. Raison fut donc entendue… et l’émission Doha Debates purement et simplement supprimée quelques mois après sa dernière diffusion.

Fatima Yalla