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Netflix, Hulu… Ces entreprises dont on ne craindrait pas l’arrivée en France

Alors que François Hollande déclare dans un communiqué à l’attention des professionnels de la culture, “nous ne considérons pas le piratage comme un problème mineur. Nous soutiendrons et rendrons plus efficaces les actions judiciaires visant à tarir à la source la diffusion illégale des oeuvres protégées“, l’heure est à se demander si nos politiques sont au courant des pratiques et des envies des internautes français. Quand on sait que pendant les deux semaines qui ont suivi la fermeture de Megaupload, le peer-to-peer a perdu 20% de trafic, il ne faut pas douter qu’interdire le piratage est la bonne solution. De mon campus d’expatriée aux États-Unis, je ne prétends pas détenir la solution miracle, mais un commencement de réponse aux nouvelles pratiques de la culture et aux réponses légales qu’on peut y apporter.
J’ai découvert Netflix lors de mon cours de cinéma. Ce site internet parfaitement légal, extrêmement populaire ici, propose pour 8$/ mois un accès illimité à une base de donnée de films et de série incroyable. L’algorithme de la page d’accueil analyse ce que vous regardez et vous soumet d’autres films du genre ou du réalisateur, afin de bien s’assurer que vous serez accros en deux jours. Mais l’offre extrêmement large permet de satisfaire presque tout le monde. Plutôt série HBO? Vous pouvez voir The Wire et les quatre saisons de Breaking Bad ! Plutôt comédies romantiques ? Sex Friends, No Strings Attached, The Bridsmaid, tout cela est disponible. Mais le plus beau, c’est que si vous êtes plutôt film d’auteur, Capra, Renoir et même Arnaud Desplechin sont en ligne.  Hulu, c’est le même principe, avec une offre tout à fait différente : beaucoup de télé, des talk-shows aux soap Operas, en passant par la Criterium Collection (principale édition de films d’auteur et indépendants aux USA),  avec, à l’arrivée, une couverture aussi large que variée.
Cela constitue t il une barrière au piratage ? Pas forcément, il y a tout de même des étudiants connectés sur the Pirate Bay, ce n’est pas une solution miracle. Mais quand on a un abonnement à l’un de ces deux sites, le piratage se transforme en exception plutôt qu’en quotidien : le film n’est pas disponible en ligne, on va le chercher ailleurs mais la consommation quotidienne se limitera plus facilement à ce qui est disponible : télécharger est fastidieux, quelque fois dangereux pour la santé de votre ordinateur et votre statut d’étudiant.
Pourquoi cela n’existe pas en France ? Question de droits d’auteur et de calendrier, nous dit-on chez Netflix. Leurs principales recettes se font sur des films très récents et leur diffusion en France est plus compliquée qu’aux Etats-Unis où les règles qui encadrent le cinéma sont moins strictes. Voilà une belle proposition de campagne: faire en sorte que l’offre légale grand public de VOD soit disponible et répandue, et surtout bon marché. Canal + s’y est mis, encore trop timidement, il faut simplifier et éclaircir les règles de diffusion des films en ligne. Créer un Megaupload légal mais bon marché, en quelque sorte.
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Alysse Hallali

2 Commentaires

  • Posté le 19 March 2012 à 19:37 | Permalien

    En France pour le cinéma indépendant tu peux toujours aller sur ce site : http://www.universcine.com/ au catalogue extrêmement bien fourni

    et ici (http://www.webrankinfo.com/annuaire/cat-4490-telechargement-de-videos-a-la-demande.htm) une liste de sites de vod et téléchargement en ligne 🙂 On est pas si à la ramasse que ça simplement c’est beaucoup moins connu et la culture ciné est plus “snob” en France voilà tout. Aussi prendre en compte que la plupart des séries téléchargées en France sont d’origine… américaine.

    D’où la question des droits d’auteur :

  • Posté le 19 March 2012 à 22:09 | Permalien

    La culture ciné française est loin d’être snob comme l’écris le commentateur précédent : avec plus de 200 millions d’entrées en 2011…(dernier record en date, en 1967). La France est un des rares – voir le seul – pays au monde à avoir autant de diversité cinématographique en salles et autant d’entrées.

    Il y a trois façons de lutter contre la piraterie : actions en justices interminables blocage légal d’accès ou création d’offres légales alternatives. Etant donné que les systèmes de sanction législatifs comme l’HADOPI ou les américains SOPA / PIPA sont des échecs : l’HADOPI s’est avérée mort-née et les législateurs américains ont dû céder à la pression populaire. Il semble que l’alternative pour une licence globale, comme le montre – et le revendique Alysse – soit d’une nécessaire urgence.