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La nouvelle vague des labels électroniques français

Nous voilà en ce début d’année 2013, le nouvel an enterré, où l’heure n’est plus aux traditionnels et rébarbatifs bilans musicaux mais bel et bien aux projections pour l’année à venir. Et s’il est une question qui se pose, c’est bien la suivante : sur quels labels de musique électronique pourront nous compter en 2013 ? 
Petit tour d’horizon de ces labels français qui ne cessent de prendre de l’ampleur, talonnant férocement les ventripotents leaders du genre (Ed Bangers ou Kitsuné notamment).

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Portés par de jeunes figures de proue de la musique électronique, tels que Brodinski, Gesaffelstein, Surkin, Bobmo, et quelques vieux de la vieille comme Gilb’r, Rebotini, The Hacker, ou Para One, ils ont en commun et comme inlassable objectif de vouloir porter et défendre les ambitions de la musique électronique à la française à l’heure de la mondialisation, un difficile exercice qui passe principalement par le travail de ces labels.

Brodinski & Manu Barron? Bromance. Gesaffelstein & The Hacker ? ZONE. Bobmo, Para One & Surkin ? Marble. Rebotini ? Blackstrobe Records. Gilb’r ? Versatile. Chacun prône et défend une sonorité qui lui est propre, mais tous ont en commun cette obsession de l’innovation, cette quête d’un son unique qui deviendra leur essence même et leur identité.

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Et si la production musicale française a longtemps, sauf exception, été auto-centrée, ce n’est pas le cas de ces petites entreprises qui s’en vont défier le monde et les sombres prophéties quant à l’avenir de l’industrie musicale armés de leurs synthétiseurs, séquenceurs et autres turntables. Les innombrables tournées, soirées et concerts à l’actif de ces collectifs, tout comme  les un an des labels Marble et Bromance avec leur nombreuses releases (on pense à Para One et son album Passion et les EP des High Powered Boys pour le premier, et Depravity de Gesaffelstein ainsi que Decisions EP de Club Cheval pour Bromance) n’en sont que le meilleur témoignage.

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Forte de cette osmose entre groupes confirmés – comme le duo Zombie Zombie, récemment encensé par la critique pour son nouvel album Rituels d’un Nouveau Monde, ou Black Strobe, énième projet du synthétique Arnaud Rebotini dont le prochain album est prévu pour mars – et jeunes bidouilleurs de sons décomplexés, la nouvelle vague des labels électronique français affronte l’heure du numérique avec confiance et vinyles, n’hésitant pas à – anachronisme ou génie commercial ? – faire confiance à cette valeur refuge de l’industrie musicale.

 Rémy Pousse-Vaillant