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Nouvelle-Orléans : pour un moment seulement, laissons le bon temps rouler…

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Musical. Le moment était musical. Et entraînant. La devise de la ville étant “laissez le bon temps rouler“, comment pouvait-il en être autrement me diras-tu ? Ce n’était pas gagné d’avance, j’ai souvent tendance à me méfier de ce qui plaît trop vite, à tout le monde, à trop de gens, à n’importe qui.

New Orleans ! The Big Easy. Et les rives du Mississipi qui, par leur simple présence à tes côtes, donnent déjà cette impression que tout cela est irréel. Un peu chaotiques, les usines de cannes à sucre t’emportent loin et te rappellent ces cours ennuyeux où l’on te racontait sans que tu n’écoutes vraiment. Et là, te voilà, tout te remonte au visage, ces centaines d’histoires que tu dépoussières un peu malgré toi. Et, souvenirs en noirs et blancs, tu te retrouves dans une autre époque. Et les shops vaudous et de magie, noire ou blanche, au gré des envies, confortent cette idée : as-tu remonté le temps ? Vraiment ?

Rythmique, la ville, presque comme une longue musique qui dure quelques jours et dont la mélodie te restera longtemps en tête, comme une chanson que l’on découvre et que l’on écoute et réécoute des centaines de fois.

Musicale, la ballade sur Royal Steet, avec ses poètes ambulants et ses groupes de jazz qui chantent d’abord pour eux-mêmes. Pourquoi ce ressenti ? te sens-tu de trop ? Non. Mais en les regardant chanter, les yeux fermés, le sourire immense, sometimes with a saxo’ sometimes just with their voices, tu te dis que tu n’es qu’un figurant. Et tu te laisses emporter par leur groove. Ça réchauffe quelque part dans le dos et dans le coeur. Les batteries se rechargent de chaleur, mais ce n’est pas le soleil.

Jazzy, Bourbon Street, un samedi soir. Faire escale à chaque bar et se saouler des différentes jazz bands qui, chacune son genre mais toutes un peu clichés (il faut bien, et c’est aussi ce que l’on cherche sans se l’avouer.), semblent être hors du temps.

Trompettiste, bassiste, guitariste, chanteur-violoncelliste. sur lequel arrêteras-tu ton regard le temps d’une chanson ? Mieux, les yeux fermés tu te laisses emporter … par quoi ? Quel est le mot ? La nonchalance du moment ? L’atmosphère ? Le contexte ? La musique ?
La vibe. Another dimension.

Rythmiques, les secondes, rue Saint Charles, quand, dans le streetcar ayant servi de décor au légendaire “un tramway nommé désir“, tu reviens d’une ballade dans le Garden District, quartier aux sublimes maisons coloniales, au décor néo-hellénique et aux jardins absurdement immenses. Too much ? Oui. Mais c’est  à couper le souffle. BAM. BAM. BAM. Coups de poings dans le ventre et coups de coeur à chaque clignement des yeux. Pas étonnant que des films tels que “l’étrange histoire de Benjamin Button” aient été tournés là-bas.

Et la luxure côtoya la gourmandise quand, pour 25cts de dollar l’huître en happy hour, un dîner gargantuesque t’a été servi.

Blues. La frenchmen street. Yes,french quarter again. Mais beaucoup plus authentiques, avec leurs canapés et leur groupes mi rock mi blues – les bars. On y joue du Leonard Cohen et tu t’y sens chez toi. Feutrées, les émotions. On retient presque sa respiration quand, entre deux notes de piano, le silence se fait… 1 – 2 – 3. “it was almost like salvation, almost like the blues.

Musicale, oui, cette escapade. Et l’énergie autour quand des danseurs sortis de nulle part entraînent les curieux en leur chantant

when the night, has come… and the land is dark… and the moon…, is the only light we’ill see.. no I won’t be afraid… no I won’t… be afraidjust as long… as U stand… stand by me.

Zineb Mekouar