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Irrévérence et satire : De Gaulle face aux crayons de la caricature

Au même titre que les dessins satiriques du XIXème siècle, les caricatures zoomorphiques de Louis XVI présentent un exemple historique intéressant dans une telle démarche, car ils ont porté la désacralisation du corps royal pendant la Révolution française. Pourtant, parce qu’ils s’étendent dans le temps et accompagnent l’histoire de notre République aujourd’hui si durement attaquée, parce qu’ils sont de gauche comme de droite et irriguent tout le spectre politique de l’époque, les dessins satiriques antigaullistes sont sans doute les plus révélateurs de la créativité graphique de la caricature, de sa puissance politique et communicationnelle, de sa drôlerie, de sa violence parfois, et de son ancrage dans une époque qui pourrait bien avoir pris fin le 7 janvier 2015, avec l’attentat de Charlie Hebdo.

Entre 1940 et 1970, les caricatures antigaullistes sont multiples et diverses. Tour à tour, les Vichystes, les Communistes, les Soixante-huitards (dont les dessinateurs de Charlie Hebdo étaient les héritiers), les membres de l’OAS ont porté des formes différentes de rejet du gaullisme.

La caricature antigaulliste se développe sur deux niveaux, toujours intiment liés par les traits du dessin. L’homme d’abord. Charles de Gaulle est une aubaine pour les dessinateurs : une grande figure, facilement identifiable par tous les Français, doté d’une personnalité tranchée et d’un physique hors du commun. Mais l’antigaullisme est aussi le rejet du gaullisme, et pas uniquement celui de De Gaulle : si la caricature est personnalisante, ses messages dépassent bien souvent la simple personne de De Gaulle.

Les premières formes de la caricature antigaulliste, de « l’anti-français de Londres » au « fasciste du RPF » (1940-1958)

Pendant l’Occupation, De Gaulle apparaît dans la caricature collaborationniste, arborant le visage flou de l’anti-France à Londres, fantoche et isolée.

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On a ici deux caricatures de De Gaulle, publiées dans la presse collaborationniste. La première, de René Mosdyc, est publiée dans « Au pilori », dont le sous-titre est révélateur : « hebdomadaire de combat contre la judéo maçonnerie », se tirant à 65 000 exemplaires en 1944. La seconde est l’œuvre d’André-René Charlet et est publiée dans « La Gerbe », hebdomadaire fondé en 1940 par l’écrivain et collaborateur notoire Alphonse de Châteaubriant.

Il est très intéressant de voir que dans ces deux caricatures, De Gaulle peut s’identifier immédiatement grâce à son uniforme militaire comme l’homme du 18 juin. Pourtant les traits physiques sont incertains : dans la caricature de Mosdyc, il est petit (on veut le ridiculiser) ; dans celle de Charlet, il est plus grand. Son visage n’est pas clairement caractérisé et sa physionomie varie d’une caricature à l’autre.  Si la caricature antigaulliste de la collaboration n’a pas d’identité graphique propre, on peut cependant y trouver des messages récurrents. De Gaulle est représenté en uniforme de cavalerie (comme chez Mosdyc) car elle est perçue comme plus aristocratique que le reste de l’armée : on veut montrer que De gaulle est loin du peuple français, le montrer comme le symbole de la France du passé, des vieilles élites anti-Vichy. Mais, et c’est le plus frappant, ces caricatures véhiculent l’idée d’un De Gaulle fantoche, d’un De Gaulle marionnette, manipulé par les juifs (avec le boulet de prisonnier dans la caricature de Mosdyc, il est montré comme le « Général micro ») ou par les communistes (le communiste André Marty, appelé le « Boucher d’Albacete », après son rôle dans la guerre d’Espagne avec les Brigades internationales, veut tuer Pétain dans la caricature de Charlet). Ces caricatures antigaullistes conjuguent donc l’anglophobie, l’antisémitisme et l’anticommunisme.

Notons qu’à gauche, De Gaulle est impuissant à parler dans le micro ; qu’à droite, il est simple observateur, dilettante. Ce sont deux permanences dans la caricature vichyste : De Gaulle est passif et est le pantin des alliés.

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A la fin de la guerre, la caricature du Général lors de la Libération s’installe comme élément fondamental de l’expression des antigaullismes: mégalomanie, grande taille, long nez et habillement militaire. Dès les premières semaines qui suivent la libération de Paris, le 25 août 1944, De Gaulle libérateur inquiète et soulève des oppositions, certes encore un peu sourdes, mais bien existantes. Les communistes surtout, dont beaucoup de résistants, craignent « le pouvoir personnel » du Général, qui se considère comme seul libérateur. Marcel Cachin déclare le 11 juillet 1945 : « De Gaulle veut la dictature ».

On voit à ce moment se déployer une caricature, évidemment beaucoup moins virulente que pendant l’Occupation, mais qui raille la mégalomanie supposée de De Gaulle, qui se pense comme seul libérateur de la France. C’est dans ces quelques caricatures, encore assez parcimonieuses,  que l’on voit apparaître la silhouette longiligne et bedonnante, le fameux képi, le grand nez, l’attitude un peu hautaine, parfois orgueilleuse. Dans la caricature d’Effel, ici, la tour Eiffel, symbole de la France accueille De Gaulle, en lui disant « mon grand ». La caractérisation physique de De Gaulle comme quelqu’un de très grande taille, sert une idée de grandeur mégalomaniaque récurrente chez ce personnage. Cette raillerie, surtout venue des illustrateurs communistes, après la guerre, connaît une grande permanence. On ne caricature désormais De Gaulle qu’en le faisant très grand, et le thème de la libération (De Gaulle est le nom de la liberté) revient de façon quasi-systématique. Comme ici, dans un dessin allemand de Behrendt en 1963 (remarquez le long nez).

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A partir de 1946, notamment avec l’adoption en octobre de la Constitution de la IVème République, à laquelle De Gaulle s’était opposé, on voit s’ériger un front, un « système » antigaulliste, comme l’appelle François Broche.

Cette véritable première opposition d’ordre politique à De Gaulle naît avec le RPF, Rassemblement du Peuple Français, fondé en avril 1947. Ce parti porte les principes exprimés au Discours de Bayeux, qui mettait à mal le régime de la IVème République, dénonçant l’éclatement des partis et l’instabilité qui en résultait. Face au succès très rapide de ce nouveau parti gaullien (500 000 adhésions en 10 mois, puis de nombreux succès électoraux), une caricature massive anti-RPF apparaît. Le MRP, la SFIO et les Radicaux critiquent de concert (composant un véritable système) ce qui leur semble être un mouvement antiparlementaire, un super parti aux portes largement ouvertes à tous les ennemis de la République. De Gaulle est assimilé à La Rocque, Pétain, Maurras, bref au fascisme.

David Low dessine en 1948, pour le Canard enchaîné, cette caricature où on voit De Gaulle comparé à Hitler, avec un buste de Napoléon sur le meuble ; toujours avec l’uniforme militaire, réutilisé ici comme symbole de l’ordre et de la dictature.

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Mais c’est la caricature du Parti communiste qui est la plus virulente. Bien qu’ayant quitté le pouvoir en 1947, le PCF continue à être très actif dans le discours antigaulliste et anti-RPF. Il véhicule l’idée que le RPF est le creuset des anciens pétainistes ou des fascistes : « un embrigadement de tueurs, de SS, de LVF », lit-on dans l’Humanité en 1949. En 1951, le PCF édite un tract célèbre : « A bas le fascisme, vive la République ! », pastichant une affiche de campagne du RPF.

De Gaulle, à la tête de son mouvement supposément fasciste, le RPF, bâillonne Marianne, donc la République. Il est grand, inquiétant, vêtu d’un habit militaire, brun. On voit comment le caricaturiste André Fougeron détourne la Marianne criante en une Marianne condamnée au silence.

En 1953, finalement, du fait surtout de la loi des apparentements mise en place par la Troisième Force, le RPF s’effondre aux élections municipales. C’est le début de « la traversée du désert », durant laquelle la caricature de la presse satirique ne manque pas de railler De Gaulle, seul, dans l’ombre, grand corps esseulé et désœuvré.

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Le retour de De Gaulle au pouvoir et le véritable essor de la caricature antigaulliste (1958-1962)

Avec l’arrivée au pouvoir de De Gaulle, le 13 mai 1958 et dans les mois qui suivent, la caricature antigaulliste, notamment de presse, se développe. Des caricaturistes comme Moisan, Faizant, Ben, Tim, Leffel se mettent à railler De Gaulle, avec plus ou moins de virulence. On trouve ces caricatures dans le Canard enchainé bien sûr, mais aussi dans des journaux plus politisés, comme Rivarol, à l’extrême-droite.

Après la crise du 13 mai avec le Putsch d’Alger et l’appel du Général Massu à De Gaulle, le Général se voit accorder le pouvoir politique pour 6 mois et la capacité de réformer la constitution, par une Assemblée contrainte et forcée face à la menace de démission de René Coty. C’est alors que les thèmes du militarisme, du fascisme, du bonapartisme sont à nouveau associés au nom de De Gaulle.

Le Parti communiste est à la tête de cette réaction contre l’investiture De Gaulle (même si des journaux mendésistes comme l’Express y participent), général considéré comme un dictateur en puissance : son arrivée au pouvoir est alors perçue comme un coup d’Etat, un putsch. De Gaulle doit d’ailleurs s’en défendre : « ce n’est pas à 67 ans que je vais devenir un dictateur. » C’est cette même crainte de la dictature qui pousse le PC à s’opposer à la constitution de la Vème République, considérée comme trop présidentielle, et à éditer cette caricature en septembre 1958.

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Le message est clair : De Gaulle tient la dague du pouvoir personnel qui vient éventrer le bonnet phrygien de la République, en son cœur, c’est-à-dire la cocarde. De la même façon qu’avec le bâillon, mais cette fois sans montrer directement De Gaulle, le Général est accusé de crime, qu’on représente par une pure agression physique sur un symbole de la République. Il faut voter non au référendum, tel est le message.

Le PCF n’a pas le monopole de l’antigaullisme à la suite de la prise de pouvoir en 1958 : dans la presse satirique, le thème de De Gaulle-Napoléon est très présent ; comme ici, où le reflet de De Gaulle est Napoléon (Spinga, 1958), ou dans d’autres dessins où on compare 1958 avec le coup d’Etat de 1851.

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La période de la guerre d’Algérie, qui coïncide avec la première moitié de la présidence de De Gaulle, est un moment compliqué à cerner et qui voit naître plusieurs formes d’antigaullismes, souvent incompatibles ou frontalement opposées, mais qui donnent naissance à une caricature abondante. La censure a cependant beaucoup freiné le développement de la caricature et sa pleine diffusion (notamment les caricatures du Club Jean-Moulin, contre la torture).

Une première forme de caricature, souvent internationale, raille la position intenable de De Gaulle, entre les pro-Algérie française et les pro-indépendance, qui développent chacun de leur côté un antigaullisme persistant quoique variable. Le caricaturiste allemand Behrendt, par exemple, en 1961, publie dans le NY Herald Tribune cette caricature, où on voit De Gaulle, marchant dans une haie d’honneur, avec d’un côté les ultras (de l’Algérie française) armés d’épées, de l’autre, les partisans de l’indépendance, avec le drapeau algérien et des sabres. Ce type de caricature est récurrent pendant le conflit, sur fond de reproche fait à De Gaulle, qui semble faire s’éterniser le conflit.

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Deux antigaullismes sont présents pendant la Guerre d’Algérie : d’une part, un antigaullisme de gauche, pro-indépendance, qui s’est insurgé contre la torture ou l’enlisement du conflit ; de l’autre, et de façon bien plus virulente –notamment par la caricature- l’extrême-droite, et surtout l’OAS, pour l’Algérie française.

A l’automne 1961, l’OAS édite une affiche où l’on voit une épée briser à la fois la croix de Lorraine, le symbole du gaullisme, et le croissant algérien, aussi symbole du FLN. On voit comment la France et l’Algérie sont reliées géographiquement, comme formant un même pays. Le message est clair : il faut tuer De Gaulle.

La caricature antigaulliste est loin d’être l’apanage de la France et, au-delà de nos frontières, la mégalomanie de De Gaulle et ses positions sur la scène internationale, dictées par sa « certaine idée de la France » sont souvent mal perçues, notamment à partir de 1960.

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En 1962, Mitelberg, caricaturiste polonais représente dans une caricature fameuse (que l’Express reprend en France) la haute idée que De Gaulle se fait de la France. Il allie ici les traits physiques de De Gaulle (grand nez) avec la géographie française, pour faire un dessin d’une très grande créativité, faisant entrer la caricature antigaulliste dans une nouvelle ère graphique.

De façon plus concrète, la caricature internationale raille les positions de De Gaulle sur sa méfiance vis-à-vis de l’Europe et sa posture dans la guerre froide ; toutes deux tendues vers le désir de conserver l’indépendance de la France.

Prenons, parmi des centaines, deux caricatures. La première est celle d’un suédois, Martin Lamm, en 1964 soit un an avant la chaise vide, on y voit De Gaulle répondre avec dédain au téléphone de l’Europe. Il est grand, gros nez, bedaine à l’appui : ses traits physiques sont ici détournés pour montrer qu’il prend l’Europe de haut.

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Sur la caricature de l’allemand Behrendt, datant de 1963 et intitulée “la politique étrangère de la France”, on voit De Gaulle trois fois plus grand que Kroutchev, MacMillan, ou Adenauer notamment; avec la France au milieu d’une planisphère, en occupant la moitié, cinq fois plus grande que l’URSS. Au mur, on peut remarquer Napoléon et un roi Bourbon par exemple. Le regard allemand sur la politique gaulliste est ici implacable : on raille la volonté d’indépendance, le francocentrisme, la mégalomanie du Général de Gaulle.

Au point d’orgue de la caricature anti-De Gaulle : « Monarque » et « dictateur »… (1962-1970)

En 1964, dans « le coup d’Etat permanent », Mitterrand écrivait : « Qu’est-ce que la Vème République, sinon la possession du pouvoir par un seul homme ?». A partir de 1962, qui est une année de profonde rupture, notamment avec la polémique autour du référendum d’approbation du suffrage universel direct à l’élection présidentielle, De Gaulle est de plus en plus critiqué comme un despote, un monarque républicain. La thématique du souverain et de la royauté est très présente sur la période, et cet antigaullisme institutionnel et purement politique se généralise à tout le champ politique (même si le PCF reste en proue) et à une bonne partie de la presse.

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Roland Moisan, pourfendeur de la République despotique de De Gaulle, comme il l’appelle, le dessine à plusieurs reprises, à partir de 1959, dans le Canard enchaîné, en Louis XIV paré de sa tenue de sacre. Le symbole de ce magnifique anachronisme est très clair : De Gaulle incarne, notamment par l’avènement d’une république plébiscitaire, une dérive potentiellement monarchique du régime.

Au-delà de la simple personne de De Gaulle, décrite toujours comme mégalomane, c’est la Vème République qui est remise en question. La personnalisation du pouvoir, dans une société « personnélysée », est le fruit des institutions.

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Cette caricature de Jean Effel, publiée dans L’Express en 1963,  formule une critique acerbe du pouvoir gaullien, qui bâillonne notamment l’audiovisuel.

Aborder les caricatures antigaullistes, c’est souvent parler de Mai-68, tant elles se sont portées à un niveau avancé de désacralisation de la personne de De Gaulle. Une presse apparaît avec les événements de Mai-68, et disparaît presque aussi vite (même si elle enfante d’une nouvelle génération, à laquelle appartenait Wolinski et Cabu). C’est le cas de l’Enragé, journal satirique bimensuel communiste qui se définit comme une revue où « rien n’est interdit, sauf d’être de droite ! » ou Action, journal d’extrême-gauche.

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La principale idée que l’on trouve dans ces caricatures de Mai-68 est celle d’un De Gaulle dictateur, un tyran. En couverture de L’Enragé, quelques jours avant les élections législatives de juin, on voit un Général De Gaulle vieillissant, au faux-air de Franco, soutenu par des béquilles SS, avec cet éternel uniforme militaire et ce nez immense ; le message est clair, De Gaulle est un tyran.

En couverture d’Action, De Gaulle est un mur, castrateur, un rempart à la liberté d’expression. « Demain la parole est à nous » évoque les élections municipales de juin 1968. De Gaulle, toujours avec son képi est comparé aux murs d’une prison. L’idée est encore la même : oui, De Gaulle est un dictateur.

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La provenance des caricatures antigaullistes est variable : en mai/juin 68, on peut trouver dans les rues de Paris, cette affiche réalisée par l’Ecole des Beaux-arts où l’on voit De Gaulle faire le salut nazi, avec un point d’interrogation. On voit que l’association gaullisme/fascisme/dictature/nazisme s’opère donc avec insistance dans la caricature du moment, caricature qui peut même faire l’objet d’une réelle recherche artistique. Au-delà de la personne de De Gaulle, on brave l’interdit, l’oppression dont le Général est devenu le symbole.

Au niveau formel, le dernier stade de la virulence de la caricature est atteint avec la zoomorphisation de De Gaulle, chose inédite jusqu’alors. Pompidou, alors Premier ministre, appelé souvent « Pompou la chienlit » remplace le chien, écoutant le mégaphone incarné par De Gaulle, allongé par terre comme un animal. Le thème de « la voix de son maître » pour dénoncer l’emprise de De Gaulle sur l’ORTF (on en a déjà parlé). En Mai-68, un foisonnement d’affiches (on pourrait en montrer des dizaines) pousse la caricature antigaulliste très loin, jusqu’à des images de pendaison du président.

Pendant la dernière année de pouvoir gaullien et même jusqu’au moment de sa mort, la caricature continue de dresser de lui le portrait d’un homme autoritaire, mégalomane, et désormais sénile.

La caricature antigaulliste survit à la mort du Général. Des journaux d’extrême-droite, comme Rivarol, nourrisse une nostalgie de l’Algérie française ou de Vichy. C’est ainsi qu’on peut trouver dans le numéro de janvier 2004 cette caricature avec un enfant, censé représenter la jeune génération, insulter le Général de déserteur, reprenant le vieux thème de la presse collaborationniste.

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Mais il existe un antigaullisme plus directement politique après la mort de De Gaulle : on critique ses successeurs en les mettant sur l’étalon gaullien. Mitterrand, par exemple, est caricaturé comme un antigaulliste gaullien, opposant de toujours au Général mais partageant sa pratique monarchique du pouvoir. On le voit sur cette caricature de Maurice Henry, en 1987, qui amalgame Mitterrand et De Gaulle, deux monarques de France.

Il n’y a pas un mais de nombreux antigaullismes, mouvants et contradictoires, autant d’extrême-droite que d’extrême-gauche, plus ou moins virulents selon les périodes, avec des pointes d’intensité importantes. La caricature est, dès la naissance de l’antigaullisme (contemporaine de celle du gaullisme même), un vecteur très privilégié du rejet de De Gaulle. Ce procédé graphique permet en effet d’associer l’homme, son physique, avec des représentations et une politique.

Q.J.