Trois ans après l’excellent Broken Side of Time, Alberta Cross revient avec un nouvel album, toujours mené par le duo constitué du suédois globe-trotter Petter Erickson Stakee et du bassiste londonien Terry Wolfers. Et c’est après un changement quasi complet du line up du groupe et le recours à cinq producteurs différents que Songs of Patience (nom Ô combien pertinent) voit enfin le jour.

Enregistré dans une maison au milieu de nulle part près de Woodstock, NY, le groupe, formé il y a sept ans et désormais basé à Brooklyn, renoue avec ce qui a fait son succès : un son brut et éminemment ancré dans le passé, dans ce classic rock qu’ils réinterprètent sans cesse. La distorsion rugueuse est toujours là (Crate of Gold, Lay Down), tout comme les grandes envolées vocales du chanteur suédois (I Believe in Everything, Bonfires), même si l’accent semble avoir été mis sur la construction mélodique et sur une production souvent très aérienne et éthérée (la quasi gospel Magnolia, Wasteland).

 Si ce nouvel LP n’a pas la fraicheur des précédents efforts du groupe, s’il ne possède pas non plus de potentiels singles aussi imparables qu’ATX ou Taking Control, il impressionne par sa qualité d’ensemble et sa cohérence. Songs of Patience est un album qui s’écoute dans sa globalité et distille subtilement son ambiance délicieusement surannée et anachronique. C’est une plongée hors du temps, hors du monde, entre le rugueux Midwest étatsunien et la touffeur d’un pub crasseux de Londres.

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Paul Grunelius

Alberta Cross, Songs of Patience, sortie le 3 septembre 2012, ARK Recordings.

Merci à [PIAS] France de nous avoir fait parvenir le CD en avant première.