Phillip Phillips Show-Case du 4.03.13 – Paris 5
La bonne surprise, c’est la manifestation d’un présent inattendu. Qui n’attend pas quelque matin, une lettre au courrier qui annoncerait la nouvelle qui bouleverserait son quotidien ? C’est un peu cela qui s’est produit quand PdC, accueilli par Xavier Chezleprêtre, s’est retrouvé dans le loft de folie de Marc Minkowski qui a joué le rôle d’enveloppe, et quand la superbe folkerie de Phillip Phillips a signé une missive qui nous a conquis dès les premières lignes. Et avec nous, toute la petite assemblée réunie pour ce show-case organisé à l’initiative d’Universal pour découvrir, les yeux écarquillés par le plaisir que procure un magnifique cadeau, les multiples talents de ce prodigieux interprète, auteur et compositeur américain de Géorgie.
Celui qui a fait vibrer les Etats-Unis à l’unisson lors la saison 2012 d’American Idol, était là devant la petite centaine que nous étions, à interpréter avec générosité et sans réserve, des compositions de grande qualité, des reprises aux arrangements acoustiques surprenants. Abordable. Complice. Ce qu’il y a de bien dans le rapport si intime d’un show-case comme à la maison, c’est qu’on ne peut pas tricher. Et cela, des deux côtés. On est au contact. Il n’y a pas de public, seulement des individualités avec lesquelles l’artiste va nouer une relation dont l’intimité fera naître cette intensité que l’on a tous pu ressentir. La précision des arrangements et de l’harmonie des chœurs, le dosage de la présence de chaque instrument étaient perceptibles. Toutes les respirations, toutes les émotions, leurs accents de vérité, vous atteignaient. Non seulement les titres sont excellents, mais l’interprétation de Phillip Phillips est intense, profonde, vraie. C’est d’ailleurs ces inflexions de sincérité qui séduisent immédiatement. Tous ces atouts sont magnifiés par une voix tantôt chaude et amie, puis qui vous interpelle ou vous bouscule par sa toute-puissance. Il vous transporte là où il lui plaira, grâce à des mélodies entêtantes.
À 22 ans, ce phénomène possède déjà une véritable maîtrise de son art avec tout ce qu’il y a de prometteur en futures créations quand il s’y ajoutera de la maturité. Phillip Phillips a cette séduction que dégage Chris, le personnage d’Into the Wild. Et ces musiques sont de la même veine que celles de ce road trip.
D’ailleurs, ses morceaux tout comme ses reprises, sont souvent traitées comme des ballades – la magique reprise de Thriller est un bon exemple.  Phillip, à l’intérieur d’un titre, a le don pour créer des vagues en crescendo, poussées par les percus d’un excellent Marco Meneghin au cajón, qui ensuite s’apaisent pour laisser place à un temps calme dans lequel s’invite à toutes les virtuosités le violoncelle sensible de Peter Sachon… Avant de repartir de plus belle… Une claque comme un ressac. Phillip est aidé en cela par l’impeccable guitare d’Errol Cooney. À chaque chorus, celui-là a le don de nous électriser, ce qui est une gageure quand on joue sur une folk .
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Ses solos font des envolées sur ses cordes. Tel un équilibriste qui se mettrait à sautiller de fil en fil. Alors on suit des yeux, comme hypnotisé, sa main nerveuse mais sûre. On savoure les notes comme autant de grain de caviar. Phillip Phillips a été reçu ainsi qu’on le fait quand un pote prend la guitare dans votre salon, et invite à la fête. Le souvenir qu’il laisse est à la mesure de l’affection dont on se prend pour lui.
On a envie de parler de lui et de le faire connaître. Et déjà pressé de le revoir très vite. Hélas, actuellement en première partie de la tournée américaine Matchbox Twenty qui les conduira en Angleterre fin avril, aucune date n’est prévue en France pour l’instant. Toutefois, on peut imaginer qu’il trotte dans la tête de quelques-uns autour de Phillip, d’organiser un crochet par chez nous, après nous avoir aussi bien alléchés.
Kris Bénard
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Album: The world from the side moon. Titres éloquents: Gone, Home
Encore plus d’infos sur : http://www.phillipphillips.com/
Set : Gone Gone Gone, Man On The Moon, Thriller, Where We Came From, Wicked Game, A Fool’s Dance, Home.
Matchbox Twenty & Carlos Santana :Â http://www.youtube.com/watch?v=r1H-0_PcbLA
Un Commentaire
Excellent article : échos en profondeur de la résonance de la musique, du rythme sur l’être intérieur. On sort des analyses toutes faites et des commentaires superficiels, prêt à penser, cela donne envie de découvrir, d’écouter. Merci