Avec Isaach de Bankolé, Alex Descas et Jean-François Stévenin.[/caption]
Peut-être le plus inaccessible des Jarmusch, The Limits of Control pousse à l’extrême l’esthétique postmoderne, dans lequel le signifiant se fait fin en soi, étouffant son signifié devenu inconnu, dispersé, effacé. Le film, très lent et hermétique, est sporadiquement parsemé d’une poignée de phrases récurrentes, insignifiantes et incompréhensibles en apparence, tels que « Vous ne parlez pas espagnol, n’est-ce pas ? » ou « Utilisez votre imagination et vos talents » qui en viennent à moduler, par leur seule présence, le sens du récit et toute forme de réalité. Si bien que le personnage principal parvient ultimement à faire l’infaisable simplement par la force des mots, en « utilisant son imagination ». Doublez cela d’une bande son et d’une photographie à couper le souffle, vous obtiendrez une expérience cinématographique superbe et absolument fascinante.