« J’aime regarder. Je voudrais avoir le regard innocent d’un enfant et voir le monde pour la première fois ».
Révélé au public en 1970, le suédois Anders Petersen – ancien élève de Christer Strömholm – expose à ses débuts 350 clichés au Café Lehmitz d’Hambourg. Il pénètre alors dans un univers où se côtoient piliers de bar, travestis et badauds, qui adoptent aussitôt le jeune photographe. Petersen considère qu’il n’a pas de genre particulier, il ne croit pas en une vérité objective du photographe. Ses Å“uvres traduisent sa relation aux autres. Plutôt que de capturer l’instant, il s’en imprègne et y participe corps et âme.
Pour la série Mental Hospital notamment, il s’installera dans un asile pendant trois ans et en recueillera des portraits aussi émouvants qu’oppressants. Le photographe traduit l’humanité de ses modèles, et leur bouleversante sincérité, dans des photographies de l’intime qui jamais ne dépassent la limite du voyeurisme. Par son appareil, Petersen se fait en quelque sorte le protecteur de ses personnages singuliers, écorchés vifs, dont la démence se confond parfois avec l’innocence.
Exposition Anders Petersen à la Galerie Mansart jusqu’au 2 février 2014 – Une coproduction de la BNF, de la galerie VU’ et de la Fotografiska (Stockholm).