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Blake Noble : “Ma musique est une invitation au voyage”

Dans le cadre de sa première tournée en France, jʼai pu mʼentretenir avec Blake Noble, multi-instrumentiste qui nous vient de Byron Bay en Australie, actuellement installé à Seattle. Blake Noble joue de la percussive-guitar, cʼest à dire quʼil joue des mélodies avec la main gauche sur le manche et quʼil frappe sur la table de sa guitare de la main droite pour y puiser des rythmiques. La percussive- guitar sʼest développée récemment avec des artistes comme Erik Mongrain, Tommy Emmanuel, Ben Howard, John Butler, Andy McKee ou encore Michael Hedges qui ont su exploiter le potentiel de la guitare toute entière et renouveler son jeu.

La spécificité de Blake Noble réside tout dʼabord dans sa technique si particulière, entre picking et slaping (plus fréquemment utilisée par les joueurs de basse), à laquelle il ajoute le son lourd et profond dʼun yidaki. Cet instrument, plus communément appelé didgeridoo depuis sa découverte par les premiers colons, est le plus vieil instrument à vent connu. Utilisé par les tribus aborigènes dʼAustralie depuis plus de 50 000 ans, il est constitué dʼune simple branche dʼeucalyptus dont lʼintérieur est rongé par les termites. Cʼest en y soufflant et en faisant vibrer ses lèvres sur les parois de lʼinstrument que le joueur crée des sons bourdonnant, puissant et emplis de spiritualité. Le didgeridoo est une valeur des plus importantes pour la culture aborigène dont les traditions sont avant tout orales. Chacun des sons qui en sort correspond à ceux des animaux du bush australien, et permet de conter des histoires aux jeunes générations.

Les aborigènes australiens ne voient pas le monde tel que nous, occidentaux, le concevons. A leurs yeux, la terre nʼexiste que lorsquʼelle est chantée, contée et racontée. Chaque aborigène se voit confiée la responsabilité de chanter une partie du territoire. Il est le gardien de sa terre, de son chant et se repère en chantant son chemin. Cʼest lʼensemble des chants des différentes tribus qui, tout comme un plat de spaghettis, sʼentremêle et crée une carte de la terre.

Lʼhistoire du peuple aborigène est donc transmise par les chants traditionnels agrémentés des vibrations des didgeridoos, et également par des danses précisant les détails de lʼhistoire de leurs ancêtres.

Au-delà de lʼunivers artistique original et innovant de Blake Noble, il convient de mettre en lumière la relation qui le lie au peuple aborigène dʼAustralie auprès duquel il a eu la chance et lʼhonneur dʼapprendre lʼart du didgeridoo. En outre, il a récemment été autorisé par le peuple de Bundjalung – non loin de Byron Bay – et par lʼartiste Xavier Rudd, fervent défenseur de la culture aborigène, à jouer de cet instrument au public non initié, mais également à enseigner son art. Il sʼagit dʼun privilège dʼune extrême rareté pour un occidental.

Lʼunivers de Blake Noble sʼinspire ainsi directement de cette culture indigène, et la mêle à ses influences anglo-saxones. En résulte une musique explosive, énergique, emplie de rythmes tribaux, qui a été particulièrement bien accueillie par le public français lors des premières semaines de sa tournée.

Retour sur les impressions de ce virtuose débridé après quelques concerts en France.

Blake Noble3© 2014, Kevin Lowdon Photography

Blake Noble © 2014 Kevin Lowdon Photography

Bonjour Blake. Peux-tu te présenter succinctement ? Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Où vis-tu ?

Je mʼappelle Blake Noble, ʻenchantéʼ. Je viens de la petite ville de Byron Bay sur la côte Est de lʼAustralie, et je suis installé à Seattle aux Etats-Unis, depuis 2 ans.

Quand as-tu commencé la musique ? Quelle a été ta première expérience musicale ?

Depuis le jour de ma naissance, jʼai toujours été entouré de musique, et particulièrement de musique classique. Dès lors que jʼai pu coordonner mes mouvements, vers lʼâge de 2 ou 3 ans, jʼai commencé à jouer de la musique notamment avec ma mère qui est professeur de piano.

Comment décrirais-tu ta musique?

Ma musique est différente, mais accessible. Je nʼai jamais planifié de faire de la musique et de composer des chansons, cʼest juste venu à moi. Cʼest une musique honnête, spontanée, qui vient directement du cœur. Elle mixe des éléments traditionnels, portés par le didgeridoo, avec des techniques de guitare très modernes et lʼutilisation dʼeffets comme des boucles et des delays. On retrouve des influences rock, blues, funk agrémentées de percussions que jʻobtiens en frappant la table de ma guitare. Je slape les cordes pour obtenir un son proche de celui des bassistes, et jʼutilise une stompbox, une pédale qui produit le son dʼune grosse caisse de batterie, tout en jouant du digeridoo en même temps. Cʼest un univers musical très énergique.

A propos du didgeridoo, où as-tu appris à jouer de cet instrument?

A lʼâge de 13 ans jʼai rencontré un vieil aborigène qui jouait du didgeridoo dans la rue. Tout le monde passait devant lui sans même le regarder mais, moi, jʼai été subjugué par le son de cet instrument. Jʼétais complètement séduit par cet homme et la puissance de la musique quʼil extrayait de cette branche de bois. Je me suis assis, je lʼai écouté jouer, je lui ai donné le peu dʼargent de poche que je possédais à lʼépoque et en échange je lui ai demandé sʼil pouvait mʼapprendre à en jouer. Il mʼa appris comment utiliser la respiration circulaire, cette technique qui vise à respirer par le nez tout en expulsant lʼair par la bouche pour obtenir un souffle continu. Cʼest la partie la plus difficile mais la plus importante à maitriser, et cela prend beaucoup de temps avant de lʼacquérir pleinement. En plus des techniques de jeu, il mʼa appris les histoires qui accompagnent le didgeridoo, et notamment la signification des sons que lʼon joue. Chaque son correspond à celui dʼun animal. Il peut sʼagir du dingo, du kangourou ou du kookabura (un oiseau que lʼon ne trouve quʼen Australie et dont le cri ressemble à sʼy méprendre à celui dʼun singe). Lorsquʼil a compris que je nʼétais pas seulement intéressé par lʼinstrument mais aussi par toute son histoire, il mʼa introduit à lʼhistoire de sa famille et de la culture aborigène.

Quelques années plus tard, jʼai eu la chance de rencontrer un autre aborigène, Uncle Lewis Walker, qui mʼa appris davantage de choses sur lʼhistoire du peuple aborigène, ses rites, ses valeurs, et surtout sur lʼimportance de maintenir cette culture en vie. Ainsi jʼai été « adoubé » si je puis dire et autorisé à jouer et à enseigner lʼart du digeridoo lors de mes voyages. Cʼest une chose très rare pour un non-indigène que de se voir donner ce droit. Le didgeridoo est traditionnellement appelé « Yidaki » du nom de lʼhomme qui lʼa découvert il y a des milliers dʼannées. Il est normalement réservé aux initiés, car il raconte lʼhistoire du peuple aborigène, et explique où trouver de la nourriture, comment se repérer dans le désert, ou quels sont les dangers à éviter… Ajoutée aux danses traditionnelles, cette musique fait office de carte. Les aborigènes ont un profond respect pour cet instrument simple au premier abord, mais extrêmement spirituel. Selon eux « si la terre pouvait parler, sa voix serait le son du didgeridoo ». Cʼest pour cela quʼil est important que les gens comprennent ce qui se cache derrière cet instrument, et je suis honoré de pouvoir le promouvoir.

Quelles sont tes influences musicales ? Tes mentors musicaux ?

En grandissant, jʼai dʼabord été bercé par la musique classique grâce à ma mère et par le jazz et le blues grâce à mon père. Plus tard, je me sui tourné vers le rock et le grunge, avec des groupes comme Alice In Chains, Soundgarden, Pearl Jam… Jʼaime beaucoup la scène rock de Seattle. En apprenant à jouer de la guitare, je me suis intéressé aux techniques utilisées par Tommy Emmanuel, Michael Hedges, Andy McKee, Jon Gomm… Quelques années plus tard jʼai eu la chance de rencontrer Xavier Rudd dans les loges dʼun festival où nous nous produisions tous les deux. Cʼest un artiste très impliqué dans la question aborigène et dans la préservation de leur culture et de leurs traditions, et un vrai modèle à mes yeux. Nous partageons tous les deux les mêmes envies et les mêmes valeurs, cʼest pour cela quʼil mʼa en quelque sorte béni et a fait de moi un messager de ce peuple. Nous sommes investis de la mission de présenter cette culture aux gens qui nʼauraient normalement pas pu la connaître.

Quel est ton processus créatif ? Comment composes-tu ?

Par moment, je capte une mélodie et si elle reste bloquée dans ma tête toute la journée et que je ne mʼarrête pas de la chanter, je sais quʼil y a un potentiel à en tirer. Ensuite, je réfléchis à la manière dʼorganiser cette chanson, de rassembler les différentes pièces du puzzle et dʼen faire un titre qui pourrait captiver le public. Il y a dʼautres moments où jʼécoute mon instinct et je laisse la chanson sʼexprimer spontanément. Jʼessaye de ne pas trop la travailler pour justement garder cette spontanéité. Je ne recherche pas la perfection, je cherche juste à créer quelque chose dʼunique, dʼinstinctif et dʼintéressant musicalement.

Quelle est la différence entre le disque et la scène ?

Cʼest toujours mieux de me voir jouer en live. Quand vous vous tenez en face de la scène, et que le son du didgeridoo vibre dans votre corps tout entier, cʼest toujours un moment particulièrement intense pour le public. Mon set est assez explosif et cherche à capter lʼattention dès les premières notes. Cʼest très acoustique, ce qui ne mʼempêche pas de jouer des riffs inspirés du hard rock auxquels jʼajoute des lignes de guitare plus funky. Jʼutilise des sons très grave et également un looper qui me permet de construire des boucles de percussions en frappant la table de la guitare sur lesquelles je peux improviser et construire mes chansons. Dans une de mes chansons, Waitomo, jʼutilise le delay pour faire référence aux caves de Waitomo en Nouvelle Zélande. Je voulais, via les échos, reproduire le son de ces caves et retrouver leur atmosphère. Cette chanson est très concentrée sur le rythme, ce nʼest pas juste de simple percussions, la guitare devient une batterie, et le delay donne un petit côté électronique très entraînant. Le fait que jʼai joué de la batterie plus jeune mʼaide à développer cette technique de « guitar-drumming », et je mʼinspire également des rythmes traditionnels de lʼAfrique de lʼOuest et de ses percussions.

Blake Noble © 2014, Kevin Lowdon Photography

Blake Noble © 2014 Kevin Lowdon Photography

Quelle influence la cuture aborigène a -t-elle sur tes compositions ?

La culture aborigène est partout dans ma musique. Ce nʼest pas simplement parler pour le peuple aborigène mais pour toutes les cultures traditionnelles. Parfois cʼest plus simple pour moi de raconter des histoires avec de la musique instrumentale en mʼinspirant de la musique aborigène qui existe depuis plus de 50 000 ans. Ce nʼest pas un nouveau concept que je développe en utilisant ces éléments traditionnels puisque ce peuple les exploite depuis des milliers dʼannées. Cependant, en mettant ces éléments traditionnels dans un cadre plus moderne, je crée, ou je tente de créer, une passerelle entre ce peuple et mon public. Une de mes chansons sʼappelle Bundjalung, cʼest peut-être la chanson la plus chère à mon cÅ“ur, tout dʼabord parce que cʼest la première chanson que jʼai composée en Ê»laptappingʼ – le fait de jouer avec la guitare sur les genoux et de frapper les harmoniques sur les cordes – mais également parce que je lʼai composée en terre aborigène, sur le territoire de Bundjalung appartenant au peuple des Arakuual. A chaque fois que je joue cette chanson, je me connecte spirituellement à ce peuple.

Ta musique est instrumentale, quel serait son message ?

Je compose ma musique afin que chacun puisse se faire sa propre idée sur son message et ce quʼelle représente. Quand on nʼutilise ni mots ni paroles, cʼest la musique qui parle par elle-même, et je ne veux pas imposer de message. Je préfère bien plus que les gens viennent me dire ce quʼils ont ressenti en mʼécoutant jouer, où ils ont voyagé, et ce quʼils ont compris. En fait, ma musique est une invitation au voyage.

Parle nous des aborigènes. Qui sont-ils ? Quelles sont les grandes valeurs de ce peuple ?

Le peuple aborigène est la plus vieille culture toujours existante au monde, elle est apparue il y a près de 60 000 ans. Leurs valeurs sont directement liées à la terre. En Australie, ce peuple a été maltraité pendant plusieurs siècles dès lʼarrivée des premiers colons, à peu près de la même façon que les indiens dʼAmérique et du Canada ont souffert. Dans la société dans laquelle nous vivons aujourdʼhui, il devient à mon sens de plus en plus important de renouer des relations avec les propriétaires historiques des terres sur lesquelles nous habitons. Lorsque lʼon respecte ces gens, on respecte directement la terre, la planète, les océans et toutes les créatures qui peuplent notre univers. Nous devons réaliser que quelques soient nos différences, nous ne faisons quʼun.

Dans la culture aborigène, tout le monde vit en communauté, tout est partagé. Aujourdʼhui nous ne vivons plus ainsi, nous sommes bien plus personnels et égoïste, nous avons oublié cette notion de partage. Les aborigènes ne consomment que ce dont ils ont besoin, et considèrent que la terre doit rester dans le même état que lorsquʼon lʼa trouvé, alors que nous occidentaux prenons le maximum et en voulons toujours plus. Il est certain que nous ne pourrons pas continuer à vivre ainsi, nous le savons tous… Cʼest pourquoi il est grand temps de revenir aux traditions anciennes, celles qui ont permis à une culture de perdurer pendant 50 000 ans, et de sʼémanciper de celles qui ont participé à la destruction de notre planète en moins de 300 ans.

Quel est le lien qui te lie au peuple aborigène ?

Je nʼai pas souvent lʼopportunité de vivre avec les aborigènes avec mes voyages et le fait que je vive aux Etats-Unis, cependant il est certain que lorsque je suis avec eux, je me tais et jʼécoute. Mon plus grand rêve serait de tourner en Australie et de rencontrer tous les peuples aborigènes sur ma route. Jʼaimerais vraiment être plus proches dʼeux, mais cʼest difficile avec la distance, et je ne peux malheureusement pas envoyer un email aux anciens pour puiser leurs connaissances ! Dʼune certaine façon, ce nʼest pas eux qui vous appellent, mais cʼest toi qui ressens le besoin de leur parler et de les rencontrer. Ils te trouvent ou tu les trouves, mais quoi quʼil en soit, on ne prévoit pas de rendez-vous.

Quelle est la situation en Australie entre les aborigènes et les blancs ?

LʼAustralie est un pays assez raciste, et je dis ça sans lui manquer de respect. Les aborigènes sont toujours oppressés et de nombreux blancs ne comprennent pas pourquoi des problèmes comme lʼalcoolisme, la toxicomanie ou les violences perdurent dans ces communautés. Mais cʼest à mon sens parce quʼils nʼétaient pas là lorsque de vrais massacres ont été commis au 18ème et au 19ème siècle. Si cela nous arrivait à nous, nous serions marqués pendant plusieurs générations par ces violences. La douleur se transmet en effet de génération en génération pour ce peuple victime dʼun génocide il nʼy a finalement pas si longtemps. Aujourdʼhui, les vieilles générations dʼaborigènes tentent de rééduquer les plus jeunes et de les ramener aux valeurs ancestrales, afin que cette culture principalement orale ne disparaisse pas. Il y avait lors de lʼarrivée des premiers colons plus de 550 dialectes locaux, il nʼen reste plus quʼune cinquantaine, il est donc désormais indispensable de faire quelque chose pour que cette culture ne disparaisse pas définitivement.

Quelles solutions pourrait on trouver pour améliorer la situation ?

Revenir aux valeurs anciennes. Être plus ouvert dʼesprit. Faire preuve de davantage dʼempathie. Accepter les fautes dʼautrui. Être généreux. Et faire les choses avec amour. Cela peut paraître cliché, mais faire les choses avec amour participe à faire disparaître la haine.

A propos de ta tournée en France : c’est la première fois que tu viens en Europe en tant que musicien professionnel, comment s’est passée ta tournée ? Que penses-tu de l’accueil que t’a réservé le public Français?

Il y a trois ans, jʼai rencontré mon futur manager lors dʼune scène ouverte où nous nous sommes produits tous les deux. En discutant, on sʼest rendus compte que lʼon partageait les mêmes goûts musicaux et les mêmes influences musicales, et que planifier une tournée en Europe pourrait être une idée intéressante. Trois ans plus tard, le rêve est devenu réalité.

Lʼaccueil des Français a été fantastique, tant au niveau humain quʼartistique. Le public a beaucoup apprécié mon travail, particulièrement dans les petites villes comme Orléans, Saint Raphaël et Alençon, mais également lors du concert au Forum de Vauréal où jʼai assuré la première partie dʼIrma (que jʼai trouvée fantastique à tous niveaux). Cʼétait un vrai test pour moi et ma musique instrumentale. Je voulais prouver en venant ici que ce style de musique pouvait plaire à différents publics, jeune, vieux, Français, Australiens, Américains… Les gens en France mʼont invité chez eux, ont cuisiné de la nourriture traditionnelle, et ont fait preuve dʼun sens de lʼhospitalité que jʼai rarement rencontré en 5 années de tournée à lʼétranger. Cʼétait aussi incroyable quʼinattendu.

Y a-t-il des choses qui t’ont surpris pendant ta tournée ?

Jʼai été très surpris par lʼattitude du public au concert dʼIrma. Il y avait plus de 400 personnes et malgré la différence flagrante entre ma musique et celle dʼIrma, la foule entière mʼa accompagné en tapant des mains pendant le spectacle, et de nombreuses personnes sont venues me féliciter après le concert. Ca mʼa beaucoup touché.

Tu vas clôturer ta tournée le 5 juin à Paris lors de la New Folkers Night à Petit Bain, que penses-tu du fait de jouer a Paris ?

Cʼest une opportunité incroyable. Tous les artistes étrangers rêvent de se produire un jour à Paris. Jʼaime beaucoup le concept de la New Folkers Night, cʼest un concert très important pour moi, et je promets que je donnerai le meilleur de moi-même sur scène.

Blake Noble sera en concert à Paris le 5 Juin à Petit Bain pour la New Folkers Night, soirée dédiée à la nouvelle scène folk, avec Idriss El Mehdi et gAëT.

Recueilli par Quentin Coupin