Quitte à écouter un seul son dans la journée, autant se faire un peu mal. Ce n’est pas vraiment une promenade de santé avec le petit James, qui a bien raclé le fond de la banque de sons pour nous sortir quinze pistes improbables mais lumineuses sur The Inheritors (juin 2013).
Comme tout l’album, Gone Feral est à la frontière entre l’inaudible et le génie. A chaque fois que l’on croit anticiper la mesure suivante, Holden met un coup de rein. Le disque ayant été enregistré en peu de prises avec du matériel analogique, les coups de marteau-piqueur et les envolées stridentes de Gone Feral ne sont jamais identiques.
Ce que cette chanson m’évoque : une nuée d’insectes en plein soleil, une foreuse creusant à travers différentes couches sédimentaires, des animaux devenant fous à l’arrivée de l’orage, une danseuse sur un parterre de clous et de bogues. Mais connaissant le garçon et son appétence pour le mal de crâne (on parle d’un type qui compose de la musique pour des conférences universitaires sur l’hypnose), c’est probablement plus complexe que cela.
R.M.