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Le “fútbol” en Amérique latine

Eléments culturels d’Amérique latine (épisode IV)

Lisez l’épisode précédent de la série ici.

Dans les articles précédents de cette série, j’ai parlé de quelques manifestations de la culture musicale latino-américaine. Mais il existe des traits culturels propres à ce continent et d’une autre nature: le football, par exemple. Le football est européen certes, mais la façon de le voir en Amérique latine est bien particulière.

Le football est arrivé sur ce continent à la fin du XIXème siècle, en même temps que les immigrants venus des Iles Britanniques. L’Argentine, le Brésil et l’Uruguay ont été les pays les plus influencés par ces européens migrants et, en conséquence, ce sont ces pays qui ont connu dans la région le plus fort développement footballistique. Les premiers clubs, formés par les anglais, furent d’abord liés à des activités comme la construction des voies ferrées (les ouvriers pratiquaient ce sport). Au début du XXème siècle, dans la région du Rio de la Plata (Argentine et Uruguay), les clubs ont commencé à recevoir de nouveaux immigrants, venus cette fois d’Espagne et d’Italie.
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A la même époque, ils s’enracinent dans les grandes villes et s’attachent à leur quartier d’origine. Boca Junios et River Plate pour l’Argentine, Peñarol et Nacional pour l’Uruguay, Fluminense et Corinthians pour le Brésil sont autant de ces clubs pionniers. D’autres évènements ont terminé de faire de l’Amérique latine une zone d’importance pour le football mondial: l’apparition de l’ancêtre de la Copa América en 1916 (championnat international le plus vieux du monde) ou les neuf coupes du monde gagnées par des pays de la région (9 sur 19).
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Le football latino-américain, plus qu’aucun autre sans doute, construit une relation très forte entre le club et ses fanatiques (“hinchas”), le premier devenant presque la nationalité des seconds. Les “hinchas” de chaque équipe sont affublés de noms particuliers et s’affrontent aux supporters de l’équipe la plus rivale de la leur. La fidélité à son club est chose sacrée, qui se transmet souvent de génération en génération. On choisit son club vers 12 ou 13 ans: en changer après est vu comme une trahison.
En conséquence, ce phénomène atteint son paroxysme dans l’existence des “barras bravas” o “torcidas” (équivalentes aux hooligans anglais, c’est-à-dire ces groupes de “hinchas” violents et fanatiques).
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Berceau de figures comme Maradona, Pelé, Di Stéfano et Zico, entre autres, l’Amérique latine avec ses clubs et ses stades est bel et bien un pôle d’attraction, pas seulement pour les passionnés de football, mais aussi pour toute personne tentée par une connaissance plus profonde de la culture sud-américaine.
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Franco Angelotti Soto, 
Etudiant argentin à la Universidad de San Andrés, Buenos Aires
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Traduit de l’espagnol (Argentine) par Quentin Jagorel