Brillant moyen-métrage de Guillaume Brac sorti en 2012, Un monde sans femmes est la suite de son court-métrage Naufragé. A la fin du mois d’août, Patricia et sa fille Juliette, deux jolies vacancières parisiennes, louent un studio dans une petite station balnéaire du Nord. Elles font la rencontre de Sylvain, qui vient leur remettre les clefs de l’appartement. Pour Sylvain, vieux garçon cultivé mais timide, maladif et un peu raté, c’est l’occasion de se couper de sa solitude. Ils passent du temps ensemble et Sylvain développe des sentiments amoureux pour Patricia.

Mais tout se précipite avec l’immixtion d’un gendarme, rouleur de mécaniques et séducteur local. Les morceaux seront recollés de manière imparfaite mais sincère. Un monde sans femmes est un film très touchant et d’une grande justesse à chaque sourire gêné, à chaque baiser raté. Il peint avec brio le quotidien plat de ce Picard entre deux âges, son amitié sincère avec une très grosse dame plus âgée en blouse fleurie, la relation d’une jeune fille avec sa mère, quadra super allumeuse qui se sent en avoir vingt de moins, la relation de sa mère avec les hommes… On ne peut qu’être empathique avec les personnages dans leur maladresse et ressentir avec eux la honte, l’amour, la déception, le regret, la compassion et l’amitié.

Tonnerre, le premier long métrage de Guillaume Brac, vient de sortir au cinéma. Un réalisateur à garder dans le viseur.

F. T.