Figure incontournable dans l’histoire de la pop music depuis les années 80, David Bascombe a travaillé pour les plus grands groupes de musique et des artistes d’envergure mondiale. Il a notamment produit Music for the Masses (1987) de Depeche Mode. Interview exceptionnelle, pour le public français, de David Bascombe, producteur et mixeur, mythique, unique et électronique.
À Paris, la Maison Rouge est une fondation pour l’art contemporain. Il existe également une Maison Rouge à Londres… Les mythiques Maison Rouge Studios… Pourquoi avez-vous décidé d’y travailler ?
C’était mon premier job dans l’industrie de la musique ! C’est aussi simple que cela. Hélas ! C’était et c’est toujours aussi difficile de « percer » dans ce métier. J’ai vu l’annonce et j’ai eu la chance d’obtenir le boulot. J’ai commencé comme assistant à Maison Rouge Studios, en apportant le café.
Vous avez construit la légende de la pop music à partir des années 80, avec vos productions, vos mixages, vos enregistrements… Après une telle épopée, au sommet de la pop mondiale, quel est votre état d’esprit ?
C’était un moment magique. Comme si nous étions à l’avant-garde d’un nouveau style de musique. Tout cela, grâce aux possibilités que la nouvelle technologie présentait à l’époque, mais également parce que nous avons voulu sortir des « formules » traditionnelles. Maintenant, peut-être comme je suis plus âgé, je ne pense pas que je puisse ressentir la même chose sur la musique… Cela a beaucoup moins d’importance pour moi, parce que tout cela a été fait avant. C’est ce que les personnes de ma génération en disent ! Bien sûr, il y a encore et il y aura toujours de la musique fabuleuse, mais chaque réinvention a moins de signification et d’impact, je pense.
Pourriez-vous raconter votre meilleur souvenir dans un studio d’enregistrement, lors d’une session ?
Il y aurait beaucoup trop d’histoires, il est difficile d’en choisir une. La plupart des anecdotes drôles sont en relation avec les stupidités du rock ‘n’ roll, mais cela ne semblerait pas forcément drôle ici ! Dans mon métier, mes meilleurs souvenirs sont probablement avec Tears for Fears et Depeche Mode, précisément parce que je sentais que nous faisions quelque chose de vraiment bon… Nous avions tous le même âge et nous allions dans la même direction.
Ma poésie et ma musique sont influencées par des modèles, John Keats pour mes poèmes ou Kraftwerk pour ma musique… Dans votre métier, pourriez-vous nous dire, si vous avez des modèles dans votre métier au jour le jour ?
Oui bien sûr, je pense que pour tout le monde, c’est la nature humaine ! Mais je dois m’assurer que je m’adapte bien à ce que je fais pour l’artiste. J’ai vraiment eu la chance d’avoir travaillé avec beaucoup de styles de musique et donc j’espère que je ne vais pas faire fausse route, mais le plaisir est souvent de tenter et d’influencer le son dans la direction que l’artiste ne prendrait pas forcément.
Interview réalisée et traduite en français par Nicolas Grenier