« On laissera nos clés, nos cartes et nos codes, prisons pour nous retenir »… (Goldman) Rien de plus enivrant, lorsque l’on voyage, que les premières impressions qu’une ville nous laisse. Nous sommes des pages blanches, avec certaines idées, certains clichés (même la géographie n’est pas épargnée par les préjugés !) que l’on attend de voir se confirmer ou non … et peut être que l’une des villes les plus touchées par ce fléau est New York.
Des milliers de films et de séries nous ont habitué aux rues de The Big Apple. Des centaines de livres nous ont fait vivre des intrigues inoubliable dans les tréfonds de bars ou de greniers du Bronx ou du Queens. La mode des hipsters de Brooklyn a même réussi à convertir certains Bobos à this new way of life… c’est dire !
Et puis les images, les rêves… laissent parfois place, pour chacun de nous à sa manière, à la confrontation avec la réalité. Quelle sera ta sensibilité ? Seras-tu réceptif ? Comment épouseras-tu cette nouvelle rencontre ?
Et me voilà qui débarque, les étoiles plein les yeux à New York. Emerveillée, bien sûr. Que préférer ?
La beauté imposante de Manhattan – impressionnants buildings et envoûtantes lumières ?
Le charme enjoué et moqueur de Brooklyn – avec ses longues ruelles, à la fois enfantines et vaporeuses ; ses vues splendides sur la ville, sa conception – éclectique et libérée – de la vie ? mi-bobo mi-hipster, U know.
Astoria – Où, à deux blocs de chez toi, tu découvres, émerveillée, l’air imposant et frais d’un « prendre le large » intérieur. Oui, tout à côté, lors de tes moments de course et d’évasion musicale, se trouve un bout de rivière et, quand tu as le temps, des bancs pour tes pensées solitaires. C’est agréable, cette sensation de vide – toi qui ne sais pas faire. Car ce n’est qu’une sensation, dans ce torrent de pensées qui parfois de donne le tournis ; mais c’est quand même agréable, le temps d’une ou deux chansons. Focus on what ? don’t know… depends on the mood… but enjoying the mess.
En laissant ton cœur chavirer entre les différents quartiers, tu te rends bien compte que la géographie importe peu… seules les atmosphères résistent au temps. Débarquant à peine, tu te demandes alors où seront ces perles de souvenirs qui resteront gravées dans ton esprit ? Avec qui ?
Il est de ces moments qu’on appelle les débuts… Un mélange particulier de sensations, sorte de milk shake fraise-vanille. Mélange improbable mais qui devrait être délicieux. Tu l’espères.
Oui, ces moments où tu arrives, un peu mal à l’aise, un peu perdu, un peu tout seul. Comme avant de prendre une vague… impatient, angoissé aussi, sans doute. Mais enjoué, mais dans l’attente de ces rencontres qui rendront tous ces paysages… vivants.
Zineb Mekouar