Les cinquante rédacteurs permanents de Profondeur de champs ont voté pour leurs films préférés de 2014. Voici notre top 5 de l’année écoulée.
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1 ex-aequo / “Mommy” (Xavier Dolan)Â & “Her” (Spike Jonze)
L’audace formelle est distinguée par notre rédaction cette année. “Mommy”, avec son format 1:1, et “Her”, avec son personnage féminin sans corps, sont des voyages dans la forme cinématographique.
Emphatique, lyrique, pop, le nouveau film de Xavier Dolan fait l’effet d’une bombe émotionnelle. “Mommy” est une magnifique déclaration d’amour à ceux dont l’existence est cernée de toute part et qui ne font que crier leur soif de liberté. Tout aussi drôle, perturbant,  élégant  que “Mommy”, le film de Spike Jonze revisite à merveille le thème de l’amour impossible, en l’inscrivant résolument dans la solitude contemporaine. Deux très grands films.
3/ “Boyhood” (Richard Linklater)
Magnifique film-concept, “Boyhood” nous offre une expérience de cinéma unique : les mêmes acteurs sont filmés sur une période de douze ans. Le dispositif du film, très puissant à lui seul, est porté par une réalisation discrète, jamais explicative, dont l’écriture est presque rendue invisible. Tout au long des 2 heures 45 de ce film à la photographie (35 mm) subtilement nostalgique, c’est le passage du temps que Linklater parvient à capter, celui d’une époque, d’une génération aussi.  Le réalisateur de “Before sunrise” distille ici, plus que jamais, une émotion progressive, sans racolage, au-delà des artifices du cinéma – dans le flux même de la vie. Bouleversant.
4/ “Interstellar” (Christopher Nolan)
Sans être unanime, la fascination pour ce film est assez répandue au sein de la rédaction de PDC. Dans la digne lignée de “2001”, “Interstellar” reprend cette idée à la fois superbe et classique dans le cinéma de science-fiction que les confins de l’espace n’abritent en réalité que les tréfonds de l’âme humaine. La mise en scène épurée de Christopher Nolan porte un propos brillant, bouleversant, inédit sur le temps, l’absence et, en définitive, l’urgence de vivre. Naïf sans doute, le propos final sur l’amour n’en est pas moins renversant.
5/ “Gone Girl” (David Fincher)
Avec “Gone Girl”, David Fincher confirme qu’il est l’un des plus grands faiseurs du cinéma hollywoodien d’aujourd’hui. Jouant sur la manipulation des images,  le film est ambigu, flippant, cruel. Fincher se livre à la glaciale autopsie d’un mariage et d’un amour enterrés. Et, entre les lignes, à celle de la société américaine toute entière.
- Nous ont aussi particulièrement plu : la froideur vempirique de “Only Lovers Left Alive” (Jim Jarmusch) et la blancheur enneigée de “Tonnerre” (Guillaume Brac), les enchevêtrements scénaristiques de “Sils Maria” (Olivier Assayas) et l’envoûtement johanssonien de “Under the Skin” (Jonathan Glazer), la monumentalité subtile de “Winter Sleep” (Nuri Bilge Ceylan) et la splendeur photographique du “Sel de la terre” (Wim Wenders).
Texte : QJ
Un Commentaire
Interstellar devant Winter Sleep, franchement?!!