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Chronique photo du jour : « Eggleston et Winogrand, deux Américains à Paris ».

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William Eggleston, cliché en couleur, vers 1970

L’évènement biennal du « Mois de la Photo » c’est en ce moment à Paris dans toutes les galeries et espaces d’exposition dédiés à ce médium devenu art à part entière.

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Garry Winogrand, Woman with Ice cream, 1968.

A cette occasion, deux musées consacrent leur saison à deux maîtres de la street photography américaine : William Eggleston à la Fondation Henri Cartier-Bresson et Garry Winogrand au Jeu de Paume. Les deux photographes se sont connus ; des sujets semblables se sont offerts à eux mais ils ont emprunté des voies distinctes pour les traiter.

Winogrand, l’ainé, traîna son boitier dans les rues de Manhattan et du Bronx avant de partir pour la Californie immortaliser les premiers hippies et au Texas pour photographier les derniers cowboys. Il ne dérogea pas à la règle du tout en noir et blanc mais glissa toujours de l’humour et de l’exubérance dans ses clichés.

Eggleston, plus jeune d’une décennie, fils d’une famille aisée originaire de Memphis, dressa le portrait de cette nouvelle Amérique saturée de couleurs, étincelante des richesses prodiguée par la société de consommation émergente. Dans ses photos, il embarquait les objets ordinaires de son quotidien devenus emblématiques de l’imaginaire américain : du téléphone à cadran aux chromes de la Ford Mustang en passant par les stations de services Esso.

Winogrand a eu le génie d’introduire une anecdote dans chacune de ses photos. Eggleston a eu l’audace de construire des compositions picturales avec des objets de la vie quotidienne. Deux visions de l’Amérique à découvrir.

William Eggleston, From black and white to colour, jusqu’au 21 décembre 2014 à la Fondation Henri Cartier-Bresson (2, impasse Lebouis, 75014)

Garry Winogrand, jusqu’au 8 février au Jeu de Paume, place de la Concorde.

Diane de Puysegur