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Miles Kane à la Cigale : “Are you ready to break that fucking roof ?”

Figure montante du rock anglais depuis la sortie de son premier album solo « The Colour of the Trap » en mai 2011, Miles Kane a posé pour la cinquième fois ses valises dans la capitale française, une des étapes de sa gigantesque tournée européenne. Le 30 avril, celui qui a auparavant formé un duo remarquable avec son ami Alex Turner des Arctic Monkeys (ai-je besoin de le rappeler ?) a réussi à livrer à ses fans un concert torride, résolument enflammé et 100% British à la Cigale. Retour sur une de ses plus belles performances parisiennes.

Miles Kane Cigale 2012 / Hors-scène Pierre Hennequin
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La salle est au complet et impatiente de voir jouer ce « type » de Liverpool lorsque débarque Miles Kane, sur les premières notes de « Wah-Wah », un titre de l’ex-Beatle George Harrison, en guise de clin d’oeil à ses racines. Accompagné de ses quatre musiciens tout droit sortis des années 1950-1960, dont l’excellent guitariste Eugene McGuinness, Kane déclare « je t’aime Paris ! » et entame directement son single « Rearrange », n’hésitant pas à se servir de sa guitare comme flingue pour « tirer » sur ses fans déchaînés entre deux riffs. Celui qui est souvent décrit comme « le sauveur du rock anglais » ou « le fils caché de Paul McCartney » enchaîne ainsi « Kingcrawler », « Better Left Invisible », « Happenstance », « Quicksand », etc. dans une ambiance qui respire la bière et la sueur. Pendant que les fans masculins s’agitent et se bousculent, les filles craquent pour la voix pleine de testostérone de ce bad boy liverpuldien. Aussitôt un soutien-gorge atterit sur scène que Miles Kane le saisit tel une rock-star et le fait tourner au-dessus de lui, conscient de l’aura sexuel qu’il dégage en concert. Mais son physique et ses mimiques ne sont pas sans rappeler celles de McCartney, plus particulièrement lorsqu’il agite ses cheveux comme le faisaient les Beatles sur les choeurs de « She Loves You » par exemple. Viennent ensuite « Telepathy », « My Fantasy », son nouveau single « First of My Kind », etc. avant de terminer sur ses deux tubes « Inhaler » et « Come Closer » qu’il reprend avec son public.
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Ses solos monstrueux, son style vestimentaire et son accent typique nous ramènent tout droit à l’Angleterre des années 1960, aux Kinks et aux Stones. Mais Miles Kane est également l’héritier de la Britpop, incarnant aussi bien l’harmonie de Blur que l’agressivité et la « rock n’ roll attitude » d’Oasis, les mecs du Nord dont il fait bien évidemment partie. « Belle gueule, bon son », c’est ainsi que l’on peut résumer Miles Kane qui peut parfois apparaître mielleux voire niais sur CD, mais qui se révèle être une bête de scène en concert. Miles Kane, un nom qui « sent » le Merseyside et les docks, et un nom qui rappelle un immense patrimoine musical dont il a su prendre la relève avec classe.
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Marie Langlais